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Enquête contre Credit Suisse après le fiasco à 4,4 milliards d'un fonds américain

Dans le viseur de la Finma, le gendarme de la finance mondiale, le Crédit Suisse se retrouve dans la tourmente
Dans le viseur de la Finma, le gendarme de la finance mondiale, le Crédit Suisse se retrouve dans la tourmente / 19h30 / 1 min. / le 22 avril 2021
L'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) a ouvert une enquête à l'encontre de Credit Suisse après les lourdes pertes provoquées par la déconfiture du fonds spéculatif américain Archegos, a annoncé jeudi le régulateur helvétique.

Le gendarme des marchés financiers "analysera en particulier les indices de manquements dans la gestion des risques" et a demandé à Credit Suisse de renforcer ses fonds propres et de suspendre le versement de bonus.

La Finma a également indiqué mener depuis mars une autre procédure à l'encontre de la banque aux deux voiles concernant l'affaire Greensill et des fonds liés à la société britannique de services financiers, déclarée en faillite.

Les explications de Philippe Lugassy:

Philippe Lugassy : "On peut imaginer un rachat par les GAFA, le Qatar ou la banque suisse Julius Baer"
Philippe Lugassy : "On peut imaginer un rachat par les GAFA, le Qatar ou la banque suisse Julius Baer" / 19h30 / 1 min. / le 22 avril 2021

Charge de 4,4 milliards liée à Archegos

Secouée par la faillite de la société financière britannique Greensill et l'implosion du fonds américain Archegos, la banque Credit Suisse a annoncé jeudi avoir accusé une perte avant impôts de 757 millions de francs au premier trimestre, légèrement moins forte que prévu, après un résultat positif de 1,2 milliard un an plus tôt.

Au total, la banque a accusé une perte nette de 252 millions de francs, alors que les analystes tablaient en moyenne sur une perte de 815 millions de francs.

La banque a dû inscrire une charge de 4,4 milliards de francs suisses dans ses comptes pour couvrir les dégâts liés à Archegos. La banque a désormais liquidé quelque 97% de ses positions liées à ce fonds et s'attend à des pertes supplémentaires de 600 millions de francs au deuxième trimestre. Le numéro deux bancaire helvétique a annoncé des mesures pour renforcer ses fonds propres.

>> Ecouter l'nterview de Jérome Schupp, analyste financier chez Prime Partners, dans le 12h30 :

Credit suisse. [Alessandro Della Bella]Alessandro Della Bella
L’affaire Archegos met à mal Credit Suisse : interview de Jérome Schupp / Le 12h30 / 3 min. / le 22 avril 2021

Perte jugée "inacceptable"

Secouée début mars par la faillite de la société financière Greensill, la banque a essuyé un second choc fin mars lorsque le fonds américain Archegos a fait défaut sur des appels de marges, se trouvant dans l'incapacité de réinjecter de l'argent pour couvrir ses positions sur des produits dérivés, ce qui avait déclenché une vente massive d'actions à Wall Street.

"La perte que nous publions ce trimestre, à cause de cette question, est inacceptable", a déclaré son directeur général, Thomas Gottstein, cité dans le communiqué. Ces affaires ont déclenché des enquêtes internes et l'éviction de plusieurs cadres.

>> Lire aussi : Credit Suisse remanie sa direction et coupe ses bonus après des pertes

Peu avant 10h, l'action chutait de 3,90% au SMI, l'indice des valeurs phares de la Bourse suisse, qui s'appréciait de 0,25%. Depuis début mars, le titre a perdu près de 30% de sa valeur.

>> Retour sur les déboires de Credit Suisse dans l'émission TTC :

Credit Suisse dans la tourmente: le cours de l’action est tombé en dessous de 10 CHF alors qu’elle valait près de 90 CHF en 2007
Credit Suisse dans la tourmente: le cours de l’action est tombé en dessous de 10 CHF alors qu’elle valait près de 90 CHF en 2007 / T.T.C. (Toutes taxes comprises) / 2 min. / le 12 avril 2021

agences/cab

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Fort afflux d'argent

Hors ces investissements hasardeux, la banque a enregistré une activité solide, en témoignent un produit net en hausse de 31% à 7,6 milliards de francs et des afflux nets d'argent nouveau de 28,4 milliards, contre seulement 5,8 milliards au premier trimestre 2020. Les avoirs sous gestion ont quant à eux enflé de 6% par rapport à la fin de l'année dernière à 1600 milliards.