Jusqu'à 780 collaborateurs, occupant 650 équivalents plein temps, pourraient se voir signifier un licenciement, dont environ 400 parmi le personnel de cabine, 200 au sol, 120 pilotes et 60 techniciens.
La filiale de Lufthansa compte sur les fluctuations naturelles et les départs volontaires pour biffer le millier d'équivalents plein temps restants. "Toutes les conditions imposées par la Confédération suisse dans le cadre du prêt bancaire garanti seraient respectées", assure l'entreprise dans son communiqué.
Réduction de la flotte
La flotte court et moyen-courriers doit être ramenée à 59 appareils, contre 69 en 2019. Le retrait de cinq Airbus doit ramener le nombre d'appareils long-courriers à 26.
La restructuration doit déboucher sur des économies pérennes de l'ordre du demi-milliard de francs. "L'objectif est de pouvoir rembourser rapidement notre prêt bancaire tout en préservant notre compétitivité et notre capacité d'investissement à long terme", explique le nouveau directeur général Dieter Rank.
Des alternatives étudiées
Swiss assure que des alternatives sont à l'étude avec les partenaires sociaux dans le cadre de la procédure de consultation fraîchement lancée. Des plans sociaux ont déjà été élaborés pour l'ensemble du personnel, à l'exception de celui dans le cockpit. La protection contre les licenciements dont jouissent actuellement les pilotes du fait de leur convention collective de travail va nécessiter des négociations avec le syndicat Aeropers.
Swiss prévoit de faire le point à l'issue de nouveaux pourparlers qui auront lieu à la mi-juin.
Colère des syndicats
Entre fatalisme et révulsion, les réactions syndicales ne se sont pas faites attendre. La plupart redoutent que les sacrifices annoncés empêchent la compagnie nationale de profiter du rétablissement prochain attendu dans le domaine du transport aérien.
Kapers, représentant le personnel de cabine, rappelle que ses membres figurent déjà au rang des premiers à avoir fait des concessions à l'automne dernier, lors de l'annonce du premier paquet de mesures.
Le SEV-Gata dénonce au nom du personnel de cabine un licenciement collectif qui risque de mettre à mal la confiance des collaborateurs et de la population envers la nouvelle direction de Swiss. Son président, le conseiller national socialiste Philipp Hadorn, rappelle que le transporteur aérien a bénéficié depuis le début de la pandémie d'un vaste élan de solidarité, qui s'est traduit au niveau politique par un accès facilité aux indemnités de chômage partiel.
Le syndicat du trafic aérien SSP évoque de son côté une concrétisation du scénario du pire, alors que Swiss peut encore bénéficier des mesures de chômage partiel. L'association promet d'ores et déjà d'examiner d'un oeil critique chaque licenciement prononcé.
Enfin sur le plan politique, le président de la Confédération Guy Parmellin a assuré dans un tweet que la Confédération et les pouvoirs publics concernés mettaient tout en oeuvre pour atténuer les effets de la décision annoncée ce jour par Swiss.
2020, annus horribilis
En 2020, la compagnie aérienne a plongé dans le rouge, conséquence du quasi-arrêt du trafic aérien mondial en raison de la crise pandémique.
La compagnie aérienne a essuyé une perte opérationnelle de 654 millions de francs, après un résultat positif de 578 millions en 2019.
ats/ther