À l'instar d'autres compagnies aériennes, l'entreprise de vol à bas coût a subi les effets de la situation sanitaire de plein fouet: chiffre d'affaires divisé par dix au premier semestre 2020-2021, 4 millions de passagers transportés seulement contre 38 millions un an auparavant et des pertes avant impôts d’environ 900 millions de francs.
Dans un tel contexte, l'entreprise annonçait qu'un tiers de ses effectifs étaient menacés au niveau mondial. En Suisse, une septantaine de postes étaient concernés. Or, interrogé au 19h30 de la RTS, le directeur d'Easyjet Suisse Jean-Marc Thévenaz a déclaré que finalement la compagnie "devrait pouvoir éviter tout licenciement en Suisse".
Il explique notamment que les partenaires sociaux ont tout de suite été impliqués dans le processus, de façon à pouvoir limiter le plus possible la perte d'emplois dans le pays.
En outre, l'arrivée du certificat Covid et la levée progressive de certaines restrictions annoncent une reprise timide des affaires. La compagnie a ainsi annoncé une reprise de 20% de ses capacités au printemps.
Les passagers ont "des fourmis dans les jambes"
Le directeur espère qu'il sera possible "de lever les quarantaines et de remplacer les tests PCR qui coûtent très cher par des tests antigéniques". Ces restrictions abolies, les passagers seront sans doute encore plus nombreux.
Jean-Marc Thévenaz n'a pour l'instant pas constaté de ruée vers les billets, "mais on peut voir que les passagers ont des fourmis dans les jambes: sitôt qu'un pays est sorti de la liste des restrictions ou des pays à risque, une demande plus importante se fait sur ces régions".
La loi CO2 "est une étape importante"
Le 13 juin, les Suisses voteront sur la loi C02, qui prévoit notamment des taxes sur les billets d'avion, de quoi inquiéter le secteur aérien qui traverse déjà une période compliquée.
Pour Jean-Marc Thévenaz, "cette loi CO2 est une étape importante et nous soutenons absolument son objectif d'avoir des émissions carbone à zéro pour l'an 2050". Il déplore toutefois la volonté de mettre en place de telles taxes. Comme "l'aviation est une industrie globalisée, le fait de mettre des taxes à un endroit va ouvrir des brèches un peu partout", estime-t-il. Pour le dirigeant de la compagnie aérienne, "l'objectif, c'est d'éliminer le CO2 de notre production d'avions, pas de stigmatiser les passagers".
Propos recueillis par Jennifer Covo
Adaptation web: Anouk Essyad