Au 1er janvier prochain, toute personne acquérant un nouveau modèle électrique ou hybride devra s'acquitter de quelques centaine de francs pour le recyclage, un tarif qui dépendra du poids de la batterie. Ces dernières ont en général une durée de vie comprise entre 10 et 15 ans. La taxe sera perçue par la Confédération, sauf si le secteur automobile parvient à présenter un projet répondant aux critères prévus par la loi.
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Auto-suisse veut relever le défi et présenter un concept, mais à la condition d'être meilleur marché que la Confédération. La faîtière des importateurs officiels de voitures ambitionne de s'associer avec Librec, une start-up alémanique spécialisée dans le recyclage des batteries lithion-ion. Les piles ne seraient plus renvoyées chez les fabricants à l'étranger comme c'est le cas actuellement, mais recyclées en Suisse.
"On part du principe qu'on n'aurait pas de frais à l'export, des trajets plus courts", explique Andreas Burgener, directeur d'Auto-suisse. "On pourrait tout centraliser en un même endroit en Suisse dans un centre et ce volume de batteries pourrait être recyclé de manière efficace sur place", souhaite le responsable.
Circuit complet espéré en Suisse
Librec confirme être en contact avec Auto-suisse, même si rien n'est encore signé, et se dit prête à ouvrir son centre en 2024. Pour son implantation, la start-up est en pourparlers avec deux communes soleuroises. Librec s'occuperait de décharger les batteries avant de les réduire en morceaux pour en extraire les métaux rares. L'entreprise estime pouvoir garantir un taux de recyclage de 90%. Les premières années, le traitement des métaux rares serait finalisé ailleurs en Europe, en raison des volumes encore insuffisants.
"On livre les métaux rares à des partenaires qui nous garantissent qu'ils les utiliseront dans la fabrication de futures batteries", indique Jodok Reinhardt, directeur de Librec. "Ceci afin qu'on puisse fermer la boucle du recyclage."
Mais à terme, il vaudra la peine de tout faire en Suisse, selon Librec, au vu du nombre de voitures électriques sur les routes et dont les batteries arriveront en bout de course. A l'horizon de 2030, Librec table sur plus de 30'000 batteries usagées qu'il faudra recycler.
Céline Fontannaz/kkub