Cette décision découle notamment d'une motion déposée en 2017 par l'ancien président du groupe PDC à l'Assemblée fédérale Filippo Lombardi, adoptée en partie par le National en 2019. Elle demandait la simplification de l'Ordonnance sur l'indication des prix en permettant, dans les supports publicitaires traditionnels, le renvoi sur internet d'informations qui, aujourd'hui, doivent obligatoirement figurer sur le même support, en regard du prix affiché.
Selon le motionnaire, l'objectif est de mieux répondre aux besoins des consommateurs, habitués à s'informer en ligne et qui peuvent être "rebutés lorsqu'il leur faut lire cinq lignes, voire plus, d'informations de ce type dans une annonce ou sur une affiche, ou patienter trente secondes durant un spot publicitaire à la télévision ou à la radio".
Fini les petits caractères
En pratique, lorsqu'un prix sera affiché sur une publicité, il ne sera plus obligatoire d'indiquer les caractéristiques dites essentielles du produit en question, comme sa marque, sa qualité, ou encore les prestations de service auxquelles le tarif affiché se rapporte. Il suffira de mettre une référence numérique permettant de consulter ces informations sur internet, à l'instar d'un QR code ou d'une adresse url.
Pour la secrétaire générale de la Fédération romande des consommateurs Sophie Michaud-Gigon, interrogée dans La Matinale de la RTS jeudi, ce changement est un pas en arrière pour les consommateurs. Pour toutes les catégories de produits, il deviendra possible que le prix indiqué sur une affiche ne précise pas à quelle variante de l'objet il s'applique.
Comme c'est souvent le cas pour les voitures, c'est toujours celui de la variante la moins chère et sans options qui sera utilisé, craint Sophie Michaud-Gigon. Autre exemple: il sera selon elle possible d'indiquer le prix d'un morceau de viande sans que la publicité ne précise s'il s'agit de viande suisse ou importée.
Perte de transparence
"Vous aurez cette information en allant chercher sur le site internet, ce que, vraisemblablement, personne ne fera. On oblige le consommateur à devoir aller chercher une information ailleurs, ce qui revient un peu à vouloir lui cacher la vérité sur un produit. Or, le rempart aux techniques de marketing, c'est l'information et la transparence. Là, même le Conseil fédéral reconnaît qu'il y a une perte de transparence", déplore la secrétaire générale de la Fédération romande des consommateurs.
On oblige le consommateur à aller chercher une info ailleurs, ce qui revient à vouloir lui cacher la vérité sur un produit. Or, le rempart aux techniques de marketing, c'est l'information et la transparence
Cette modification entrera en vigueur le 1er juillet prochain. Elle s'appliquera uniquement à la publicité et ne concernera pas l'offre présentée directement dans les points de vente. La référence sur le site devra en outre être facilement lisible et les informations directement accessibles, promet le Conseil fédéral.
Vincent Cherpillod/rb