Il s'agit d'une enquête menée auprès de 900 étudiantes et étudiants en sciences économiques de l'Université de Fribourg et de la Haute école spécialisée de Berne. Interrogés sur le salaire qu'ils espèrent obtenir une fois diplômés, les garçons évoquent un chiffre environ 10% supérieur à celui des femmes.
Ce résultat tend à indiquer que les écarts salariaux prennent, en partie, leurs origine dans une socialisation différenciée entre jeunes filles et garçons.
Aucune surprise
"Par exemple, les hommes bénéficient d'énormément de modèles qui gagnent beaucoup d'argent, les femmes un peu moins", illustre la directrice du bureau fédéral de l'égalité, Sylvie Durrer. Ce type de facteurs jouent un rôle dès l'enfance.
Ainsi, un tel écart de 10% n'est pas surprenant, estime la première auteure de l'étude, Ana Fernandes, professeure d'économie. Cela fait écho à la façon dont les étudiantes et étudiants se projettent sur le marché du travail.
En Suisse, l'écart salarial moyen entre femmes et hommes est de 19%. "On a souvent tendance à dire que c'est parce que les femmes se vendent moins bien. Mais non, ça ne peut pas être une justification", martèle Sylvie Durrer. "C'est le devoir de l'employeur de s'assurer de l'égalité salariale à travail égal, c'est dans la loi!"
Agir sur deux fronts
Il est donc essentiel d'avancer sur ces deux fronts, souligne Sylvie Durrer. En agissant sur les représentations qui déterminent la manière dont les jeunes se projettent dans le monde du travail, mais aussi en agissant sur la réalité concrète du terrain.
Politiquement, les choses avancent pas à pas. Le Jura, par exemple, va justement voter le 13 juin sur une initiative pour faire réellement respecter l'égalité salariale, alors que le canton a été longtemps l'un des moins égalitaire. Et, fait rare, cette initiative est soutenue par le gouvernement et par l'ensemble des partis politiques. Ce vote sera donc très observé dans toute la Suisse.
Virginie Langerock/jop