Grâce en particulier à la forte croissance du secteur des colis, le chiffre d'affaires du marché postal s'est renforcé à 4,2 milliards en 2020, indique mardi la Commission fédérale de La Poste (PostCom) dans son rapport annuel. Le nombre d'envois a en revanche reculé de 4,5%, à 3,1 milliards.
Cette tendance à la baisse s'explique par l'importante diminution des volumes de lettres, journaux et périodiques acheminés. Avec 37%, la part de marché des lettres par rapport aux recettes totales a atteint son plus bas niveau au cours de l'exercice écoulé. Cinq ans plus tôt, ce chiffre dépassait encore la barre des 50%.
Le chiffre d'affaires du service universel a lui augmenté de 2,8% à 3,3 milliards de francs. Les recettes de La Poste et des opérateurs privés, générées par les colis, ont bondi de 32,5% pour s'établir à 1,48 milliard de francs. Les revenus liés aux lettres ont eux fléchi de 13,8%.
Impact de la pandémie
La pandémie de coronavirus a contraint La Poste à maîtriser un volume record de colis. Le simple renforcement des effectifs ne suffisait pas, car les tâches qu'il était possible de leur confier étaient limitées par différentes mesures de protection sanitaire. De nombreux processus postaux partiels ont été fortement restreints, voire adaptés.
La Poste a été autorisée par le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) à déroger aux dispositions régissant le service universel pendant la durée de la situation extraordinaire. Elle devait fournir les prestations selon le principe du "meilleur effort".
Par ailleurs, la PostCom a reconnu que plusieurs mois ont été marqués par des événements de force majeure concernant les délais d'acheminement des colis et des lettres. Elle les a donc exclus de la mesure.
Accélération de la numérisation
Sans son secteur postal, la Suisse aurait eu infiniment plus de difficultés à surmonter les périodes de paralysie dues à la pandémie, ainsi qu'à assurer son approvisionnement, note la PostCom. Quand la crise sanitaire sera terminée, il faudra toutefois revenir sur les situations critiques et identifier les améliorations possibles.
Les tendances de fond du secteur postal se sont poursuivies, relève la Commission. La pandémie a irrémédiablement modifié le comportement des clients, notamment par l'accélération de la numérisation. Cette évolution accroît la pression sur le service universel et son financement.
ats/gma