Conformément aux attentes, la banque centrale maintient à -0,75% son taux directeur ainsi que le taux d'intérêt appliqué aux avoirs à vue à la BNS. Et un relèvement ne devrait pas avoir lieu avant 2024.
La BNS a néanmoins emboîté le pas à la Banque centrale européenne (BCE) et à la Réserve fédérale (Fed) en relevant ses prévisions d'évolution des prix: elle table désormais sur une inflation de 0,4% en Suisse en 2021, deux fois plus qu'auparavant, et de 0,6% en 2022 puis en 2023.
Des taux bas en comparaison internationale
"En Suisse, les taux d'intérêt et l'inflation restent bas comparé à l'international", a déclaré le président de la BNS, Thomas Jordan, lors d'une conférence de presse à Berne.
"Dans un contexte où les capacités de production ne sont pas encore pleinement utilisées et où nous prévoyons une inflation modérée, notre politique monétaire expansionniste reste appropriée", a-t-il ajouté.
Il faudrait que l'inflation "sorte de la fourchette de stabilité de prix pour qu'il soit nécessaire d'agir sur la politique monétaire", a-t-il poursuivi, faisant référence à l'objectif de la BNS d'une hausse des prix comprise entre 0% et 2%.
La BNS confiante
La BNS considère toujours que le franc suisse est à un niveau élevé et elle reste disposée à intervenir au besoin sur le marché des changes, a-t-elle dit par ailleurs jeudi.
La banque centrale se montre plus confiante pour les perspectives économiques de la Suisse avec l'assouplissement des mesures de restriction sanitaires: elle prévoit désormais une croissance de 3,5% cette année, contre 2,5% à 3% attendu auparavant. Le PIB suisse devrait ainsi retrouver dès la mi-2021 son niveau d'avant la crise, indique la BNS.
fgn avec les agences
La politique de redistribution est bonne, selon Thomas Jordan
La politique de redistribution des bénéfices de la Banque nationale suisse (BNS) est la bonne, a estimé Thomas Jordan, alors que ses pratiques en la matière sont régulièrement remises en question.
"Je ne pense pas qu'il faille changer un système qui fonctionne bien", a dit Thomas Jordan. Si les résultats de la BNS sont positifs, le Confédération et les cantons en profitent grâce au système de redistribution des bénéfices de la banque centrale helvétique.
Face aux risques élevés de taux de change, il est important pour la BNS de disposer d'un bilan solide. Illustrant ses propos, le patron de l'institut d'émission a indiqué que "si le franc s'apprécie d'un centime, cela représente une perte de 10 milliards de francs pour la BNS". Cette dernière doit donc à l'avenir renforcer ses fonds propres pour faire face aux éventuelles turbulences sur les marchés.
De plus en plus de détenteurs de comptes doivent passer à la caisse
Les taux d’intérêt ne sont pas près de remonter en Suisse, tout comme en Europe. C’est ce qui ressort de la conférence de presse de la Banque nationale. Conséquence: les marges des banques restent sous pression, et de plus en plus de détenteurs de comptes doivent passer à la caisse.
Après les gros clients, entreprises et privés, les plus petits épargnants commencent à sentir le vent tourner. Chez PostFinance, à partir du 1er juillet, les avoirs bancaires supérieurs à 100'000 francs seront ponctionnés à hauteur de 0,75%. À moins que le client décide d’investir plus dans des solutions de placement, autrement dit, s’il fait gagner de l’argent à sa banque.
L’accès aux services bancaires sera-t-il toujours plus cher, notamment pour les petits clients? Pas forcément, selon le site de comparaison en ligne Moneyland.
De plus en plus de banques numériques, et de services pour smartphones, veulent gagner des parts de marché, avec des tarifs plus avantageux. Pour Moneyland, si les banques traditionnelles se contentent de ponctionner leurs clients, elles n’existeront plus dans vingt ans.