Dans le canton de Fribourg, comme partout en Suisse, le constat est inquiétant. "En plus de la pénurie de certains matériaux, on observe une augmentation des prix. Ces deux aspects font craindre pour la suite des affaires", estime Olivier Curty, conseiller d'Etat fribourgeois en charge de l'économie et de l'emploi, interrogé lundi dans La Matinale.
Directrice de la Fédération patronale et économique, Nadine Gobet explique que le secteur de la construction est "principalement" lésé, notamment en raison du manque de bois pour les charpentes. "La construction métallique, l'automobile, les magasins de sport avec l'engouement qu'on connaît pour les VTT, sont aussi concernés", liste Nadine Gobet.
Craintes pour cet automne
Outre l'explosion des prix, les observateurs craignent, dès cet automne, l'arrêt de chantiers et de chaînes de production. Pour couler une chappe ou monter une charpente, par exemple, la planification dépend des saisons. Avec les retards actuels, des reports sont déjà programmés.
Eric Collomb, directeur de l'entreprise de transports Emil Egger Romandie SA basée à Avenches (VD), reconnaît "être submergé". "Cet automne, nous serons dans le creux de la vague, parce que tout ce que nous avons alimenté sur les chantiers maintenant sera très certainement utilisé. On risque d'arriver à une pénurie qu'on commence déjà à connaître aujourd'hui."
Le paradoxe, c'est donc qu'il y a beaucoup de travail et que les carnets de commandes sont pleins. Mais faute de livraisons, la pénurie de matières premières fait planer le spectre d'un chômage forcé.
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