Réunis jeudi et vendredi derniers, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés n'avaient pas réussi à trouver un consensus sur la production à compter du mois d'août.
Ce n'est pas la traditionnelle rivalité entre l'Arabie saoudite et la Russie qui aurait fait capoter les négociations, mais les Emirats arabes unis. Abou Dhabi aurait renouvelé sa demande de révision à la hausse de son volume de production de référence, qui sert de base au calcul de son quota. Mais l'alliance n'a visiblement pas voulu ouvrir la boîte de Pandore.
Rouvrir progressivement le robinet
Les pays producteurs de l'Opep+ avaient pourtant un plan sur la table: celui d'augmenter la production de pétrole de 400'000 barils par jour entre août et décembre, voire au-delà, d'après le pronostic des analystes.
Cette stratégie s'inscrit dans ce qui a fait la force de la politique du cartel depuis le mois de mai: rouvrir petit à petit le robinet d'or noir après l'avoir serré de manière très forte au début de la pandémie face à une demande moribonde.
Mais la tâche est loin d'être simple pour l'alliance, qui doit prendre en considération les multiples incertitudes qui planent tant sur l'offre que sur la demande de brut.
L'inconnue du variant Delta
D'un côté, les prix hauts encouragent la grogne des pays consommateurs, dont l'Inde, un argument qui plaide en faveur d'une augmentation de la production. Mais de l'autre, la propagation du variant Delta du Covid-19, qui pousse plusieurs pays à mettre en place de nouvelles mesures de restrictions de déplacement des biens et des personnes, devient un handicap important à la consommation d'or noir.
Et à moyen terme, le retour sur le marché des exportations iraniennes, si les discussions internationales sur le nucléaire venaient à aboutir, viendrait gêner les parts de marché de tous.
Un baril à plus de 75 dollars
Le prix du baril de Brent est monté en flèche depuis le début de l'année. Il a progressé de plus de 45%, dépassant les 75 dollars.
Si aucun compromis n'est trouvé lundi, les marchés craignent que le robinet reste à moitié fermé et que les prix continuent à augmenter.
afp/oang