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Sabine D'Amelio-Favez: "Tous les indicateurs montrent que la Suisse a bien passé cette crise"

L'invitée de La Matinale - Sabine D'Amelio-Favez, directrice de l'administration fédérale des finances (vidéo)
L'invitée de La Matinale - Sabine D'Amelio-Favez, directrice de l'administration fédérale des finances (vidéo) / La Matinale / 11 min. / le 6 juillet 2021
Directrice de l'Administration fédérale des finances (AFF) depuis cinq mois, la Vaudoise Sabine D'Amelio-Favez estime que la Suisse "s'en sort bien" face à la crise économique du Covid-19. Invitée mardi dans La Matinale, elle juge donc qu'un plan de relance général "n'est pas nécessaire".

En Suisse, le niveau conjoncturel d'avant la crise devrait être atteint à la fin de l'année, explique Sabine D'Amelio-Favez. "Si on prend les statistiques des poursuites et des faillites 2020, on observe qu'il y a eu moins de faillites qu'en 2019. Et les recettes de l'impôt fédéral direct durant le premier trimestre 2020 ont atteint le même niveau qu'en 2019. Tous les indicateurs montrent donc que la Suisse a bien passé cette crise."

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La Vaudoise explique que les instruments de soutien aux entreprises "ont permis de maintenir les structures". Mais l'AFF s'attend à un "effet de de rattrapage" quand ces outils prendront fin (lire aussi encadré). "L'image positive globale ne doit pas cacher qu'il y a certains secteurs qui ont souffert et qui souffrent. Pour ces secteurs, notamment le tourisme, il va falloir trouver des solutions de soutien."

L'image positive globale ne doit pas cacher qu'il y a certains secteurs qui ont souffert et qui souffrent. Pour ces secteurs, notamment le tourisme, il va falloir trouver des solutions de soutien

Sabine D'Amelio-Favez, directrice de l'administration fédérale des finances

Rigueur budgétaire

Selon Sabine D'Amelio-Favez, première femme à diriger l'AFF, la rigueur budgétaire a permis à la Suisse de pouvoir "agir efficacement". "Des pays comme l'Espagne ou l'Italie, qui sont rentrés dans cette crise avec des dettes importantes, n'ont pas pu soutenir leur économie comme la Suisse a pu le faire. C'est la fable de la cigale et de la fourmi. Il faut économiser durant les bonnes années pour pouvoir dépenser en temps de crise."

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Pour la directrice de l'AFF, un plan de relance général comme en Europe ou aux Etats-Unis "n'est pas nécessaire". "La Suisse n'a pas besoin de suivre les mauvais élèves. Cela ne doit pas être un but en soi de s'endetter. Si on compare avec l'étranger, nous avons une dette qui s'élève à 30% de notre PIB contre 100% pour la moyenne européenne. Nous sommes donc dans une situation très favorable."

Et d'ajouter: "Cette position doit nous permettre de prendre les mesures et de faire les dépenses nécessaires pour autant que le ratio coût-bénéfice en vaille la peine."

Propos recueillis par Romaine Morard

Adaptation web: Valentin Jordil

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"Nous avons plutôt un rôle créatif à jouer"

Représentant quelque 220 collaborateurs, l'Administration fédérale des finances (AFF) gère le budget et les comptes de la Confédération, soit un montant annuel moyen de 75 milliards de francs. "Cela consiste à préparer les décisions financières pour le Parlement, les comptes et le budget, mais aussi d'évaluer tous les projets de dépenses des départements", décrit Sabine D'Amelio-Favez, nouvelle directrice de l'AFF.

Et d'ajouter: "Au niveau de la trésorerie, nous devons garantir, à tout moment, la capacité de paiement de la Confédération. Nous avons aussi pour tâche d'élaborer des mesures de soutien comme les instruments de crédits Covid-19 ou les aides pour les cas de rigueur."

"Un grand défi" et une "chance"

Arrivée au sein de l'AFF en pleine crise du Covid-19, Sabine D'Amelio-Favez estime que cela a été à la fois "un grand défi" et une "chance": "Vous n'avez jamais une meilleure plateforme pour faire vos preuves que durant une crise. Vous avez l'occasion de faire, très rapidement, connaissance avec tous vos partenaires. Mais, effectivement, cela implique énormément de tâches."

Avocate, proche du PLR, Sabine D'Amelio-Favez estime que la directrice ou le directeur de l'AFF "n'a pas un rôle politique à jouer, mais ce n'est pas non plus une ou un comptable". "Dans l’élaboration des différents instruments financiers, nous avons une grande marge de manoeuvre et nous pouvons influencer de manière directe les décisions politiques. Nous avons plutôt un rôle créatif à jouer."