Simonetta Sommaruga était mardi au Sénégal pour sa première visite officielle dans ce pays. La conseillère fédérale en charge de l'énergie et de l'environnement a été accueillie le matin par Abdou Karim Sall, ministre sénégalais de l'Environnement et du Développement durable.
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Après quelques mots de bienvenue, les deux dirigeants se sont entretenus lors d'une réunion bilatérale et ont enchaîné avec une séance de travail. S'en est suivie une cérémonie officielle lors de laquelle le protocole a été signé.
Production de biogaz
Côté sénégalais, Abdou Karim Sall s'est réjoui de cet accord qui devrait attirer davantage d'investissements dans son pays pour le développement et la transition énergétique.
Il prévoit notamment de financer la construction d'installations de méthanisation dans des exploitations agricoles. Elles produiront du biogaz qui remplacera le bois et le charbon dans les cuisinières sénégalaises.
Respecter l'accord de Paris
Cet accord représente le troisième du genre signé par la Suisse, après des accords similaires conclus il y a environ six mois avec le Pérou en Amérique du Sud et le Ghana en Afrique de l'Ouest.
Selon le Conseil fédéral, de tels instruments sont nécessaires pour atteindre les objectifs fixés par l'accord de Paris sur le climat. Cet outil pourrait se révéler d'autant plus important après le récent échec de la loi sur le CO2.
Réduire aussi les émissions de CO2 helvétiques
Interrogée mardi soir dans l'émission Forum de la RTS, Simonetta Sommaruga a expliqué que ce type d'accord permet d'abord de faire des investissements, "par exemple dans les énergies renouvelables, dans la protection du climat dans certains pays. Et la Suisse en profite aussi, parce qu'elle peut ainsi réduire ses émissions de CO2", a-t-elle souligné.
Le deuxième point, a ajouté la conseillère fédérale, "c'est qu'on veut montrer un standard pour le marché international du carbone, dans lequel on intègre aussi l'environnement, les droits humains, les questions sociales et économiques. Avec ce standard, on veut monter à la prochaine conférence mondiale sur le climat (COP) à Glasgow que ces standards sont importants".
"Pas une alternative" aux mesures en Suisse
La Suisse veut-elle profiter de ce type d'accord pour compenser ses émissions à l'étranger alors que le peuple vient de rejeter la révision de la loi sur le CO2?
"Là n'est pas la question", a répliqué la ministre de l'Environnement, "parce que ces accords étaient déjà prévus. Il ne s'agit pas d'une alternative à ce que l'on peut faire en Suisse. La population suisse n'a pas dit non à la protection du climat", souligne la conseillère fédérale, "elle a dit non à cette loi et on va chercher de nouvelles solutions".
La visite de Simonetta Sommaruga s'est poursuivie mardi après-midi par la visite d'un parc éolien. La conseillère fédérale devait s'envoler mardi soir pour le Ghana, où elle rencontrera plusieurs ministres ces trois prochains jours.
Etienne Kocher/asch