La deuxième plus grande banque de Suisse a annoncé jeudi un bénéfice net de 253 millions de francs, en deçà des prévisions des analystes qui tablaient sur 334 millions de francs. C'est un recul de 78% par rapport au résultat de 1,16 milliard dégagé entre avril et juin 2020.
Résultat avant impôts divisé par deux
Au premier trimestre de cette année, Credit Suisse avait sombré dans les chiffres rouges, accusant un débours de 252 millions de francs en raison de pertes causées par le fonds spéculatif américain Archegos.
Au 2e trimestre, le résultat avant impôts a chuté de 48% sur un an à 813 millions de francs. Le produit d'exploitation a reculé de 18% à 5,10 milliards de francs. Les charges d'exploitation ont baissé de 1% à 4,32 milliards.
Les chiffres publiés par Credit Suisse n'atteignent pas les prévisions du consensus AWP, à l'exception du résultat avant impôts attendu en moyenne à 745 millions de francs.
Pas "d'activités frauduleuses" avec Archegos
Le numéro deux bancaire suisse a publié parallèlement jeudi les conclusions de ses investigations lancées après la débâcle du fonds spéculatif américain Archegos, dont le défaut de paiement remonte au 25 mars.
Cette affaire a coûté à la banque 4,4 milliards de francs au 1er trimestre et 594 millions supplémentaires au 2e partiel, plombant la performance.
Pour la direction de Credit Suisse, les événements ayant mené à l'affaire Archegos ne révèlent pas "d'activités frauduleuses" ou ne sont pas entachés d'une quelconque "mauvaise intention" de la part des employés concernés.
L'enquête interne diligentée par la grande banque pointe du doigt l'"inefficacité" dans la gestion des risques. La division de banque d'affaires (Investment Bank) est considérée comme la principale responsable du fiasco.
"Actions" contre 23 responsables
Le géant bancaire zurichois a renforcé les fonctions de gestion du risque, notamment en recrutant de nouvelles personnes, et passé en revue les expositions importantes du groupe.
Les 23 personnes désignées comme directement responsables de ces pertes ne vont cependant pas s'en tirer sans conséquences. La banque a pris des "actions" allant du licenciement au remboursement de bonus perçus, pour un montant total de 70 millions de dollars (63,6 millions de francs), en passant par la suppression de rémunération variable.
Agences/oang
Bonne santé des autres banques européennes
Credit Suisse fait partie des exceptions dans le paysage bancaire suisse et européen. Depuis dix jours, les établissements publient les uns après les autres des résultats bien meilleurs qu’attendu
C'était le cas d'UBS et de Julius Bär la semaine dernière en Suisse, et de Barclays ou même de la Deutsche Bank mercredi. A chaque fois, les bénéfices s'avèrent plus élevés qu'escompté.