Ces indicateurs économiques confirment le dynamisme actuel de l'économie réelle, dopée par les plans de relance de la consommation privée et d'investissements publics massifs de la part des banques centrales et des gouvernements.
En fin de semaine dernière, le produit intérieur brut (PIB) américain, soit le montant total des biens et des services vendus aux Etats-Unis, dépassait pour la première fois le niveau d'avant la pandémie, mesuré au quatrième trimestre 2019.
"L'Amérique est de nouveau en marche", affirmait fièrement le président Joe Biden jeudi sur le compte Twitter officiel de la présidence. "Et ce n'est pas par accident, c'est le résultat de nos efforts pour offrir une aide économique aux familles, aux PME et aux communautés", se félicite-t-il.
"Perspectives d'avenir"
Le gouvernement américain a distribué aux ménages des chèques qui ont dopé la consommation, et a lancé un vaste plan d'investissements dans les infrastructures destiné à faire redécoller l'économie. Et de l'autre côté de l'Atlantique, le constat est le même: le PIB européen a bondi au deuxième trimestre, selon les derniers chiffres.
"Il fallait absolument sauver le soldat économie", explique le directeur adjoint de la banque Mirabaud John Plassard. "Dès qu'un vaccin a été trouvé, le retour à la normale est arrivé progressivement, mais avec des perspectives d'avenir très fortes".
Par exemple, sur les 750 milliards d'euros du plan de relance européen, "une bonne partie est consacrée aux énergies renouvelables, soit une technologie d'avenir qui est à même de relancer la croissance", estime-t-il.
Le spectre de l'inflation
Mais ce dynamisme économique fait craindre à certains observateurs un risque d'inflation persistante, qui pourrait peser sur le porte-monnaie des ménages si les prix à la consommation continuaient à augmenter plus rapidement que leurs revenus.
Car la hausse des prix constatée actuellement, comme effet de rattrapage par rapport à 2020, pourrait devenir plus générale et durable, estime John Plassard. "Il faut faire très attention sur les prix des matières premières, notamment, qui pourraient se répercuter sur les prix des biens de consommation", détaille-t-il. "Surtout qu'actuellement, on ne voit pas de hausse de salaires. Donc il y a un différentiel qui est en train de marquer les esprits."
En Suisse, les dernières données des prix à la consommation ont été publiées lundi matin par l'Office fédéral de la statistique. Le taux d'inflation est en légère baisse sur le mois dernier, mais en hausse de 0,7% sur un an (lire encadré).
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sb/jop
Léger recul en juillet
L'indice des prix à la consommation (CPI) a régressé de 0,1% en juillet par rapport à juin grâce à la baisse conjuguée de plusieurs facteurs. Sur un an, il a en revanche progressé de 0,7%, dans le bas de la fourchette estimée par des économistes interrogés par l'agence économique AWP. Ces derniers prévoyaient entre 0,6% et 1,0% d'inflation sur un an, et sur -0,2% à +0,3% en comparaison mensuelle.
Dans son communiqué paru lundi, l'Office fédéral de la statistique (OFS) explique cette évolution par le recul des prix de l'habillement et des chaussures, grâce aux soldes d'été. Ceux des transports aériens et des voyages à forfait internationaux se sont eux aussi contractés. Mais les prix pour la location de véhicules personnels et ceux des carburants ont par contre amorcé un mouvement de hausse.
Le CPI ressort à 101,12 points au mois de juillet. L'inflation est plutôt venue des produits suisses que des produits importés.