Le marché automobile est en train de se reprendre après le choc de la pandémie de 2020, avec une hausse de 14,4% des nouvelles immatriculations depuis le début de l'année. Cependant, les effets de la crise des semi-conducteurs compromettent la reprise, déplore la faîtière automobile.
Dans un communiqué d'Auto-suisse, Andreas Burgener estime que cette pénurie de semi-conducteurs et de puces électroniques, qui touche particulièrement l'Allemagne, grand constructeur d'automobiles, a pris "des proportions énormes". Car en raison de la pandémie, les firmes qui les fabriquent ont ralenti leurs activités.
Ainsi, les immatriculations de voitures neuves ont reculé de 14,2% (19'422 véhicules) en juillet, a indiqué mardi Auto Suisse dans son relevé mensuel. Par rapport à juillet 2019, la baisse est de 23,9%.
Essor des moteurs alternatifs
"Mais nous voyons la lumière au bout du tunnel et nous espérons que la situation se normalisera au quatrième trimestre", espère Andreas Burgener.
Avec une part de marché de 40,8%, quatre voitures de tourisme neuves sur dix qui ont été mises en circulation en juillet étaient équipées d'un moteur hybride, électrique, à gaz ou à pile à combustible. En juillet 2020, la part du marché alternatif ne représentait que 21,6%.
Les modèles électriques à batterie (+112%), les hybrides rechargeables (+116%) et les hybrides sans possibilité de charge externe (+107%) ont plus que doublé leurs ventes unitaires par rapport à l'année précédente, détaille Auto Suisse.
ats/jop/Blandine Milcent
L'Allemagne ralentie dans sa course
En juillet, plus de 83% des entreprises allemandes du secteur automobile, constructeurs et équipementiers, disent avoir subi les effets de la pénurie de semi-conducteurs. La situation s'est dégradée pour l'industrie automobile allemande: en avril, elles étaient 65% à se dire touchées.
Cette situation est inédite depuis le début des années 1990. En conséquence, en Allemagne comme ailleurs, les constructeurs automobiles ont dû stopper temporairement des chaînes de production. C’est le cas de Daimler ou de BMW par exemple, chez qui des milliers de voitures n’ont pas pu être produites. Le groupe de Munich disait mardi matin s’attendre à un deuxième semestre "difficile".
Pour l'heure, la croissance est encore au rendez-vous: BMW annonce un chiffre d’affaires en hausse de 28% au premier semestre et prévoit encore des marges qui, même réduites, restent confortables.