Daniel Carlino: "Les commerces en faillite vont se multiplier à la fin du semestre"
Les commerces devront commencer à rembourser leurs prêts Covid dès le premier trimestre 2022. Et si jusqu'à maintenant il n'y a pas eu de vague de faillites, cela pourrait se produire à ce moment-là. C'est du moins ce que craint Daniel Carlino, également restaurateur à La Chaux-de-Fonds.
"Les faillites, c'est un peu un leurre actuellement. On a eu différentes aides - et pour ça je remercie la Confédération et le canton - qui ont été versées jusqu'au mois de juin. Ceux qui recevaient ces aides, malgré les difficultés, ne pouvaient pas se mettre en faillite, sous peine de les perdre."
"Mais à partir de maintenant, les gens qui ont utilisé tous les prêts Covid doivent tenir jusqu'à la fin de l'année, avec toutes les charges qu'ils ont. A un moment ils n'auront plus d'argent, plus de liquidité. C'est donc à la fin de ce semestre que vont se multiplier les entreprises qui seront obligées de déposer le bilan."
Se mettre autour d'une table
Daniel Carlino regrette que le canton de Neuchâtel n'ait accordé une aide qu'à hauteur de 2% du chiffre d'affaires, alors la Confédération en préconisait jusqu'à 8%. "On ne voulait pas avoir les 8%. Mais je pense que les 2% étaient insuffisants. On aurait 1% en plus, on aurait au moins pu couvrir nos charges fixes."
Pour la suite, Daniel Carlino souhaite que les différents acteurs puissent se mettre autour d'une table afin de trouver des solutions ensemble. "On aimerait travailler en partenariat avec la Confédération, avoir un soutien. On aimerait aussi trouver un accord avec l'association des propriétaires immobiliers pour qu'ils puissent nous aider sur les loyers."
Ceux qui "profitent du malheur des autres"
Le président de l'Association cantonale des commerçants neuchâtelois rappelle aussi tout ce que ceux-ci apportent à la vie sociale quotidienne. "Tous ces commerces, que ce soit de la restauration, des magasins, tout ça, c'est la vie, c'est la convivialité. Si on les perd, on n'aura plus que les grandes surfaces et les commerces en ligne."
Et le restaurateur chaux-de-fonnier de regretter que des personnes "profitent du malheurs des autres" en rachetant pour une bouchée de pain des commerces que d'autres ont mis une vie à monter et qui, faute de liquidité, doivent se résoudre à vendre au plus offrant.
Interview radio: Valérie Hauert
Version web: Antoine Schaub