Après le rejet de l'initiative pour des multinationales responsables, le Conseil fédéral s'est mis au travail pour appliquer le contre-projet à ce texte. Et parmi les premières mesures figure cette obligation, pour les entreprises de plus de 500 employés et dont le total du bilan dépasse 20 millions de francs ou le chiffre d'affaires est supérieur à 40 millions de francs, de publier un rapport sur les questions climatiques.
Dans ce document, l'entreprise devra mettre en évidence le risque financier que représente le changement climatique pour son activité. Elle devra aussi détailler l'impact de son activité sur le climat ou l'environnement.
Un exercice important selon la FER
Pour le directeur général de la Fédération des entreprises romandes (FER), l'exercice "est indispensable en tant que réflexion stratégique et opérationnelle pour l'entreprise". Interrogé lundi dans La Matinale de la RTS, Blaise Matthey souligne qu'il l'est aussi comme contribution à la réduction des émissions carbone, "que tout le monde veut".
Ne pas le faire maintenant serait à son avis une erreur majeure. "Et par conséquent, il faut avoir le courage de se lancer là-dedans."
La fondation Ethos appelle à des contrôles
Cette transparence supplémentaire des entreprises est aussi saluée par la Fondation Ethos, qui promeut l'investissement socialement responsable. Mais son directeur estime qu'il faudra contrôler ces rapports climatiques.
"La nouvelle directive de l'Union européenne demande l'audit de ces rapports de durabilité", souligne Vincent Kaufmann. "Donc, comme les sociétés suisses cotées sont majoritairement détenues par des investisseurs internationaux, on peut s'attendre à ce que les exigences aillent dans ce sens-là".
Le directeur d'Ethos espère que ces rapports soient soumis au vote des actionnaires "Et donc", dit-il, "nous allons militer pour qu'il y ait des contrôles sur ces rapports".
Cette obligation de publier un rapport climatique entrera concrètement en vigueur en 2024.
Marc Menichini/oang