En quelques mois seulement, les ventes de masques de l’entreprise Wernli se sont écroulées. L’an dernier, le patron de la société argovienne de bandages avait décidé de se lancer dans la fabrication de masques pour répondre à la pénurie qui frappait le marché suisse. "La principale raison pour laquelle nous nous sommes lancés dans la fabrication, c’est pour sécuriser l’approvisionnement en Suisse", déclarait alors Felix Schönle.
L’entreprise a employé jusqu’à 300 personnes dans ce secteur, mais aujourd’hui elle n’en compte plus que 13. "Les masques chinois sont à nouveau disponibles et, bien sûr, à un prix inférieur au coût de production des produits suisses. Cela a pour conséquence une diminution des commandes", explique Felix Schönle à l’émission A Bon Entendeur.
"La première pandémie ne nous a rien appris"
Wernli n’est pas seule dans cette situation. Plusieurs fabricants suisses se sont réunis sous la bannière de l’Association SANMP (Swiss Association of Nonwoven Mask Producers). Ils ont récemment interpellé les autorités cantonales et fédérales à ce sujet.
"Si les capacités de production en Suisse sont à nouveau réduites ou délocalisées, il sera à nouveau difficile de renforcer la sécurité d'approvisionnement. Ce risque existe, car la demande de masques suisses est en forte baisse depuis le début de l'année 2021", écrivent-ils dans une missive.
D’après la SANMP, leurs courriers sont restés lettres mortes. "Les commandes de masques se font à nouveau via la Chine. La première pandémie ne nous a rien appris", déplore Morena Pozner, également membre de la SANMP et fondatrice d’Amyna 3, fabricant de masques basé à Corgémont (BE).
Linda Bourget et Viviane Gabriel
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