Près de 600 employés et syndicalistes sont descendus dans la rue pour manifester leur colère. Lancée par les syndicats SIT et SSP ainsi que par la commission du personnel, cette journée de mobilisation a débuté à 4h du matin, heure qui aurait dû marquer le début du service de balayage.
Des levées d'ordures n'ont pas été effectuées et plusieurs établissements municipaux sont restés fermés, dont la piscine des Vernets, le Musée d'art et d'Histoire et la bibliothèque de la Cité. Parmi les grévistes figuraient de nombreux employés du Grand Théâtre et du Service des espaces verts.
Le mouvement va se poursuivre
Après avoir tenu les piquets durant la matinée, le personnel était appelé à se rassembler au parc des Bastions pour un rassemblement à midi. "Non aux économies sur le dos du personnel", a scandé une gréviste au micro devant la foule réunie dans le parc. Un pompier professionnel du Service d'incendie et de secours a fustigé le "manque de considération" dont fait preuve le Conseil administratif à l'égard du personnel de la ville.
Après un pic-nic, un cortège est parti en direction de la vieille ville. Les manifestants ont copieusement sifflé et hué les autorités municipales en passant devant leurs bureaux. Plusieurs pétards ont été tirés pendant le cortège.
Le mouvement va se poursuivre. Une résolution posant un préavis de grève pour le jeudi 11 novembre a été votée par l'assemblée générale du personnel qui a suivi la manifestation. D'ici là, des discussions sont prévues avec le Conseil administratif, a indiqué Corinne Beguelin, secrétaire syndicale au SSP. Elle se réjouit de cette mobilisation qui a pris dans tous les secteurs dans lesquels travaillent les 4000 fonctionnaires de la Ville.
Les chiffres rouges, raison de la colère
Ces travailleuses et travailleurs sont fâchés contre leur employeur, le Conseil administratif. Un exécutif de gauche a décidé, pour la deuxième année consécutive, de bloquer les mécanismes salariaux en raison d'un budget déficitaire de 40,8 millions de francs.
En 2020, le projet de budget avait déjà suscité la colère du personnel. Il prévoyait une économie de 7,5 millions grâce au blocage des annuités, du treizième salaire progressif et de la prime d'ancienneté. La Mairie avait pu éviter la grève in extremis en versant finalement les annuités, soit l'augmentation annuelle automatique des salaires.
Mais cette année, il n'en est rien. La suspension des mécanismes salariaux pour le personnel de la fonction publique et de la petite enfance permettrait une économie de 8,1 millions.
D'autres dossiers fâchent
D'où le courroux des syndicats de fonctionnaires, d'autant plus que d'autres dossiers en négociation peinent à avancer, dénoncent-ils. Notamment sur la retraite anticipée pour les fonctions difficiles.
De son côté, le Conseil administratif a rappelé mercredi que ces blocages des annuités doivent permettre d'économiser six millions de francs, et que ces économies sont, selon l'exécutif, nécessaires pour assurer les prestations à la population.
jop/ami avec ats