Nonante sociétés suisses mises en cause par les Pandora Papers pour aide à l'évasion fiscale
D'après les recherches, baptisées "Pandora Papers", auxquelles ont collaboré environ 600 journalistes et qui s'appuient sur quelque 11,9 millions de documents, 90 sociétés suisses de conseil - des cabinets d'avocats, des notaires et des sociétés de conseil - seraient impliquées dans ces activités, a précisé l'ICIJ sur son site internet.
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Entre 2005 et 2016, au moins 26 entreprises helvétiques, basées notamment à Genève, Zurich, Lugano ou Schwyz, auraient apporté leurs services à des clients dont les sociétés offshore se sont retrouvées sous enquête pour blanchiment d'argent et autres délits financiers. "Dans la plupart des cas, ces sociétés ont joué le rôle d'entremetteur en mettant en relation les clients avec des sociétés de services offshore", a détaillé l'ICIJ.
Au total, l'enquête a dévoilé des informations sur 14 sociétés de services financiers et 29'000 sociétés offshores.
"Conforme aux obligations juridiques"
Dans ce contexte, l'ICIJ a notamment relevé le nom de Fidinam, entreprise zurichoise de conseil fiscal et de comptabilité. Cette dernière a indiqué dans un communiqué au collectif de journalistes que ses "entités suisses se conforment et se sont conformées dûment aux obligations juridiques et régulatoires en vigueur en Suisse et aux régulations applicables au niveau international".
Fidinam n'a cependant pas répondu aux questions sur ses clients, en raison de ses obligations "de respect de la vie privée, de conformité et de secret professionnel". L'entreprise n'a pas non plus répondu aux questions sur ses filiales offshore.
L'enquête, publiée dimanche, par l'ICIJ a révélé que plusieurs dirigeants, dont le Premier ministre tchèque, le roi de Jordanie ou les présidents du Kenya et d'Equateur ont dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore, notamment à des fins d'évasion fiscale.
Dirigeants "anti-corruption" épinglés
Au total, des liens ont été établis par le consortium de journalistes entre des actifs offshore et 336 dirigeants, responsables politiques de premier plan et autres célébrités, qui ont créé près de 1000 sociétés, dont plus des deux tiers aux Iles Vierges britanniques.
Dans la plupart des pays, ces faits ne sont pas susceptibles de poursuites. Mais dans le cas des dirigeants, l'ICIJ met en parallèle le discours anti-corruption tenu par certains d'entre eux avec leurs placements dans des paradis fiscaux.
ats/kkub