Le raisin se fait rare, à cause du froid, de la pluie, de la grêle et du mildiou. Résultat? Des vendanges décevantes voire problématiques pour une partie des vignerons.
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Mais certaines régions ont plus souffert que d'autres. La Côte, par exemple, s'en sort plutôt bien.
Situation inquiétante dans le Chablais et en Valais
C'est surtout dans le Chablais et en Valais que la situation des vignerons est la plus inquiétante. Pour Frédéric Rouvinez, du domaine éponyme en Valais, il s'agit de la pire récolte de mémoire des trois générations, avec une baisse de 50%.
Dans la région, ils sont nombreux à articuler la même perte, mais il faudra attendre au moins un mois pour avoir des statistiques officielles.
Demande soumise à une fondation
Pour compenser, les bouteilles se vendront un peu plus cher, mais ça ne suffira de loin pas. La Fédération suisse des vignerons a déjà soumis une demande à fondssuisse, une fondation qui apporte de l'aide lors des dégâts naturels.
Les vignerons espéraient obtenir plusieurs dizaines de millions de francs. Mais ce fonds n'entre pas en matière pour les maladies comme le mildiou. La fondation a déjà fait des exceptions par le passé, mais elle refuse cette fois-ci.
Une autre piste pour exploiter le vin 2020
La branche explore donc une autre piste. Elle aimerait pouvoir augmenter la part de vin de l'année dernière dans le millésime de cette année et souhaite donc obtenir une dérogation de la part de Berne.
Cela permettrait d'aider les producteurs qui ont encore des stocks non écoulés. Mais tous n'ont pas de cave débordante, car il existe des quotas. En effet, les vignerons ne sont pas autorisés à stocker beaucoup plus de bouteilles les belles années.
C'est la raison pour laquelle ils réclament de pouvoir faire des réserves climatiques. La demande n'est pas nouvelle, mais l'Office fédéral de l'agriculture tarde à y répondre.
Les vignerons, eux, s'arrachent les cheveux. Frédéric Borloz, président de la Fédération suisse des vignerons, est retourné voir le conseiller fédéral Guy Parmelin, en septembre, dans l'espoir de faire avancer ce dossier.
Soutenir la production locale
Les vignerons doivent donc s'armer de patience, mais certains baissent les bras. Des vignes ont déjà été laissées à l'abandon cette année et quelques-unes ont été arrachées. Ce découragement s'inscrit dans une tendance de fond. Ainsi, le nombre de ceps diminuent lentement chaque année. Ils sont remplacés par des constructions, lorsqu'il s'agit de zones à bâtir, ou des pâturages.
Dans ce contexte difficile, il reste un espoir pour les vignerons: que les consommateurs suisses soutiennent davantage la production locale.
Sandrine Hochstrasser/aes