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Les banques centrales ont injecté trop d'argent trop vite, selon Georges Ugeux

L'invitée de La Matinale (vidéo) - Georges Ugeux, président de la banque d’affaires Galileo Global Advisors et ancien vice-président de la Bourse de New York.
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Georges Ugeux, président de la banque d’affaires Galileo Global Advisors et ancien vice-président de la Bourse de New York. / La Matinale / 11 min. / le 15 octobre 2021
Après la forte chute des marchés boursiers en mars 2020 en raison de la pandémie, les banques centrales ont injecté "trop d'argent trop vite" pour relancer l'économie, ce qui a dopé les bourses, estime Georges Ugeux, ancien vice-président de la Bourse de New York.

Pour Georges Ugeux, professeur de finance internationale à la Faculté de droit de l'Université de Columbia et ancien vice-président de la Bourse de New York, invité dans La Matinale de vendredi, les banques centrales ont injecté trop d'argent trop vite pour relancer l'économie après la crise due au coronavirus: "On a mis en 6 semaines ce qu'on avait mis en 10 ans après la crise des subprimes en 2008. Le système ne pouvait pas absorber ces montants".

Injection de 9000 milliards

Les banques centrales ont injecté 9000 milliards de dollars dans les marchés. "Il est évident qu'une partie de l'argent a été utilisée pour soutenir ceux qui souffraient de la situation de la pandémie, mais une bonne partie, et les banques centrales ne pouvaient pas l'ignorer, s'est retrouvée en bourse d'autant plus que les taux d'intérêt sont descendus à zéro", a encore relevé Georges Ugeux.

"A partir du moment où la moitié de ces montants se retrouve en bourse et fait monter les cours de bourse (parce que plus vous mettez de l'argent en bourse, plus les cours montent)", c'est l'actionnaire qui prend le dessus sur le citoyen, car "cet argent est effectivement l'argent du contribuable du moment que les Etats se sont endettés".

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"Le dividende est devenu sacré"

Pour l'auteur de "Wall Street à l'assaut de la démocratie: comment les marchés financiers exacerbent les inégalités", "le dividende est devenu sacré. Un chef d'entreprise ne sera jamais en difficulté pour avoir réduit l'emploi, mais s'il touche aux dividendes, il risque de perdre son job".

Il est nécessaire de développer l'éducation financière, car "si on comprend vraiment le mécanisme, le citoyen a les moyens de faire un effet levier", conclut Georges Ugeux.

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Propos recueillis par Frédéric Mamaïs/lan

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