La faillite potentielle de ce promoteur, l'un des plus gros de Chine, mais étranglé par une dette de 260 milliards d'euros, menace par effet de dominos le reste de l'économie chinoise.
Evergrande avait annoncé mercredi soir que la cotation de son action reprendrait ce jeudi. Il avait toutefois averti qu'il pourrait "ne pas pouvoir honorer ses obligations financières".
Ce plongeon intervient peu après l'annonce par l'entreprise de l'échec de la vente de 50,1% du capital de l'une de ses filiales à un autre promoteur chinois, Hopson. L'affaire aurait pu rapporter 2,2 milliards d'euros.
Malgré une tempête sur les marchés financiers en septembre, la Chine n'a toujours pas dit clairement si elle se porterait ou non au secours de l'entreprise désormais au bord de la faillite.
Samedi, jour de vérité
Evergrande, qui s'est lancé ces dernières années dans une diversification tous azimuts, se débat depuis plusieurs semaines pour honorer ses paiements d'intérêts et ses livraisons d'appartements.
A la fin septembre, Evergrande a ainsi été dans l'incapacité d'honorer des remboursements d'emprunts, totalisant 131 millions de dollars. Et ce mois-ci, Evergrande n'a pu honorer un troisième prêt d'un montant de 148 millions de dollars.
Le groupe dispose toutefois d'un délai de grâce de 30 jours pour chaque emprunt. La date butoir du premier paiement tombe le 23 octobre, soit ce samedi.
ats/nr
Secteur immobilier chinois sous haute tension
Le secteur immobilier a longtemps été l'une des locomotives de l'économie chinoise avec la construction de millions de logements. La frénésie a été stimulée notamment par le besoin de la plupart des Chinois d'accéder à la propriété, étape quasi obligée de la promotion sociale.
Mais face au gonflement de la dette dans l'immobilier, les régulateurs ont imposé aux promoteurs de nouvelles réglementations afin de réduire leur recours à l'emprunt. Les plus fragilisés peinent depuis à maintenir à flot leurs activités, alors que les ventes et prix dans l'immobilier ont fortement ralenti ces derniers mois.