Vieux de 66 millions d'années, le tricératops était estimé entre 1,2 et 1,5 million d'euros. Il a été vendu à l'hôtel Drouot dans le cadre de la vente aux enchères Naturalia organisée par la maison Binoche et Giquello, qui attire chaque année de riches collectionneurs passionnés par des spécimens naturels impressionnants.
Unique par sa taille, le squelette de "Big John" est complet à plus de 60% (75% pour le crâne). Il a été mis à jour en 2014 par le géologue Walter Stein Bill aux Etats-Unis, dans le Dakota du Sud, puis a été restauré par un laboratoire spécialisé à Trieste, en Italie, dans "le respect des règles de paléontologie", précise le commissaire-priseur, Maître Giquello.
Taille exceptionnelle
"Big John" a vécu à l'époque du Crétacé supérieur, dernière période de l'ère des dinosaures. Il a évolué dans Laramidia, une île-continent disparue qui s'étendait de l'actuel Alaska jusqu'au Mexique. Le tricératops est mort dans une plaine inondable, ce qui explique sa bonne conservation, le squelette ayant été enseveli dans la vase, un sédiment sans activité biologique.
Des collaborations avec les universités italiennes de Bologne et Chieti ont été menées lors de la restauration pour permettre aux chercheurs de se pencher sur le fossile. Leurs analyses ont notamment permis d'attester de la taille exceptionnelle du crâne de l'animal, 5 à 10% plus importante que celles des 40 crânes de tricératops déjà décrits par la communauté scientifique.
Coup de corne
Les chercheurs ont également pu étudier une trace de lacération proche du crâne, qui témoigne probablement d'un coup de corne reçu par "Big John" lors d'un combat avec un congénère. Les tricératops possèdent deux longues cornes frontales, qui les rendent redoutables.
La vente de ce squelette représente l'énième épisode d'une ferveur autour de ce type de fossiles. Les squelettes de dinosaures mis en vente ces dernières années ont atteint des sommes records, au grand dam des centres de recherches et des musées publics, souvent incapables de surenchérir.
afp/asch