"Il est possible que la Suisse doive à nouveau recourir au chômage partiel l'année prochaine", déclare Guy Parmelin dans le journal alémanique.
"Ce n'est pas parce qu'il y a un manque de travail, mais parce qu'il manque des pièces détachées pour pouvoir terminer les produits", ajoute celui qui est aussi le ministre de l'Economie.
Une situation paradoxale
Cette crainte est partagée par de nombreuses entreprises. Depuis plusieurs mois, les pénuries et les interruptions des chaînes d'approvisionnement se multiplient, touchant de nombreux secteurs.
Cette situation est paradoxale, parce que la demande a repris et les carnets de commande se remplissent. Mais les entreprises bataillent pour recevoir les pièces à temps et les prix ont tendance à augmenter.
Elles doivent donc faire preuve de souplesse et d'inventivité. C'est le cas de l'entreprise jurassienne Willemin-Macodel qui fabrique des solutions d’usinage. Son co-directeur Olivier Haegeli confirme samedi dans le 12h30 que la situation est "tellement tendue" que sa société doit s'organiser au jour le jour pour éviter les mauvaises surprises et les ruptures d'approvisionnement, ou être réactive lors des ruptures. "C'est une bagarre quotidienne qui dure depuis quelques mois", précise-t-il.
Des manques à tous les niveaux
Tout peut donc manquer, cela va de la simple vis au câble électrique en passant par des circuits électroniques, des pompes ou des ventilateurs.
Pour Olivier Haegli, il est difficile de prédire comment la situation va évoluer. Il espère cependant ne pas devoir ralentir la cadence de production, mais tout dépendra de la profondeur et de la durée de cette crise.
"Dans un avenir court à moyen, je ne conçois pas qu'on doive à nouveau avoir recours au chômage partiel, mais s'il devait y avoir un gros stop au niveau des approvisionnements, forcément que mon discours pourrait varier", estime le dirigeant.
Votation cruciale le 28 novembre
Guy Parmelin se montre en tout cas inquiet dans la presse, des craintes encore attisées par le contexte de campagne actuel. Le Conseil fédéral défend en effet la loi Covid sur laquelle la population suisse doit se prononcer le 28 novembre. Et cette loi vise aussi à encadrer les aides économiques apportées aux entreprises.
"Si le peuple rejette le projet de loi, il pourrait y avoir des problèmes au niveau international", met en garde de la président de la Confédération.
Romain Bardet/boi