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Les compagnies low cost plus fragiles face à un envol des prix du kérosène

Les compagnies à bas prix sont plus sensibles aux prix des carburants. [Keystone - alvatore Di Nolfi]
Genève-Aéroport et reprise du secteur aérien / La Matinale / 2 min. / le 25 octobre 2021
Les prix du pétrole, s’ils continuent de flamber, pourraient finir par entraver la reprise du secteur aérien. Les premières à en faire les frais seraient alors les compagnies à bas coûts, selon un spécialiste du secteur aéronautique.

Le cours du Brent (pétrole brut de mer du Nord, qui fait référence en Europe) a plus que doublé en une année, passant de 37 dollars le baril à fin octobre 2020 à plus de 85 dollars dimanche.

Or le carburant est le premier poste de dépenses pour une compagnie aérienne, et toute fluctuation est donc scrutée avec la plus grande attention. Pour l’heure, les grandes compagnies écoulent les stocks achetés à bon compte l’an dernier, mais la situation pourrait se tendre si les prix continuent de s’envoler.

Le prix actuel du baril est essentiellement dû à un effet de rattrapage. Tombé au plus bas en 2020, il est à peu près revenu à ses niveaux d’avant crise. Et cette situation n’est pas préoccupante pour l’heure, les compagnies ayant fait le plein à bon compte en 2020.

"Elles achètent leur carburant en grandes quantités avec beaucoup d'avance", a rappelé le consultant en aéronautique Xavier Tytelman lundi dans La Matinale. "Donc le pétrole consommé aujourd'hui a été acheté à bas coût l'année dernière."

Pression sur les prix des billets

Mais la situation pourrait se tendre à l’avenir: "Si les prix continuent à augmenter, il faudra avoir une répercussion sur le passager", a expliqué ce spécialiste. "En imaginant que la facture de kérosène augmente de 50% pour une compagnie traditionnelle comme Swiss, pour qui cela représente 20% de la facture totale, on aura une augmentation de 10% du prix du billet."

Les compagnies à bas coûts, elles, seront obligées beaucoup plus rapidement d'augmenter leurs tarifs, "parce qu'elles n'ont pas forcément autant de couverture que les compagnies traditionnelles, mais en plus parce que la part du carburant est encore plus importante dans leurs coûts qu'une compagnie traditionnelle", a souligné Xavier Tytelman. Pour "une compagnie low cost ou ultra low cost, c'est entre 30 et 35%".

Et la réduction des marges et l'augmentation du prix du billets seraient des facteurs lourds pour un secteur qui redécolle péniblement après des mois de pandémie.

sb/oang

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