Novartis examine les diverses options stratégiques qui s'offrent à lui pour maximiser la valeur actionnariale de son unité génériques et biosimilaires Sandoz. "Il est à ce stade prématuré de mettre un nom sur les options", a cependant tempéré le directeur général (CEO) Vasant Narasimhan au cours d'une téléconférence.
Le patron de Novartis s'est contenté d'évoquer des considérations sur de potentielles synergies en cas de maintien de la filiale dans le giron du groupe, à comparer avec les éventuels avantages d'une autonomisation.
Le même chemin qu'Alcon?
Novartis avait déjà autonomisé en 2019 les dispositifs et consommables ophtalmiques d'Alcon, après s'être approprié le portefeuille de traitements dans ce domaine de son ancienne filiale introduite depuis à la Bourse suisse et à New York.
"Sandoz et plus étroitement imbriquée dans la structure du groupe que ne l'était Alcon", a toutefois prévenu Vasant Narasimhan.
Prix des génériques trop faible aux Etats-Unis
La pression sur la division génériques Sandoz est notamment due au fait que l'industrie de ce secteur se concentre toujours plus en Chine et en Inde. Mais elle est aussi liée à un nouveau trimestre compliqué pour les médicaments de substitution aux Etats-Unis.
"Il y a des grandes centrales d'achats qui contrôlent les prix, à tel point que l'on compte en centimes", a souligné l'analyste financier Hervé de Kergroen mercredi dans La Matinale de la RTS.
Pour ce spécialiste du secteur de la santé, il serait donc assez naturel pour Novartis de se séparer de Sandoz. "Je pense qu'une société telle que Novartis, avec sa réputation, n'est plus certaine de pouvoir assurer la qualité des produits et la sûreté de l'approvisionnement pour les prix qui sont demandés", a-t-il précisé.
oang avec ats
Performance globale de Novartis conforme aux attentes
Globalement, la performance de Novartis s'avère dans les grandes lignes conforme aux projections moyennes des analystes au troisième trimestre. Les recettes ont progressé de 6% à 12 milliards de francs. L'Ebit de base a enflé de 7% à 4,1 milliards et le bénéfice net de 8% sur une base ajustée, à 3,5 milliards.
Les perspectives pour l'ensemble du groupe en 2021 demeurent inchangées, comprenant une croissance de 1% à 5% et une amélioration de l'Ebit de base de l'ordre de 5%. Pénalisées par la crise sanitaire, les affaires oncologiques en génériques en conservent des séquelles, que Novartis va continuer à traiter d'ici la fin de l'année.
Le rétablissement de Sandoz se fait attendre
Hors effets de changes, la contribution trimestrielle de Sandoz s'est érodée de 2% au troisième trimestre, à 2,29 milliards de francs. La filiale a relevé la tête en Europe, mais déplore un manque à gagner comparatif de 20% aux Etats-Unis.
La rentabilité de base a dévissé, l'excédent (Ebit) afférent s'étant amenuisé de 15% à 571 millions entre juillet et fin septembre.
Sandoz, ancien fleuron de la pharma bâloise
Fondée en 1886 à Bâle, Sandoz, notamment connue pour avoir découvert le LSD, a longtemps été l'un des fleurons de l'industrie pharmaceutique suisse.
En 1996, l'entreprise fusionne avec le deuxième groupe chimique de Suisse de l'époque, Ciba-Geigy, pour formet le géant Novartis. Par la suite, Novartis transforme Sandoz en une filiale dédiée aux médicaments génériques du groupe.