Avec près de 16,1 milliards de francs entre janvier et septembre, la valeur des exportations dépasse de 1% celle affichée en 2019, avant l'irruption de la pandémie.
Mais "il est encore difficile d'évaluer l'ampleur de la reprise", a tempéré Jean-Daniel Pasche, président de la Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH). Il s'exprimait jeudi à Delémont (JU) à l'occasion de la Journée de l'association faîtière, qui marquait un retour au présentiel après l'annulation de deux assemblées générales, Covid-19 oblige.
La Chine et les Etats-Unis sont les locomotives de la reprise, a relevé Jean-Daniel Pasche, tout en notant la bonne tenue de Hong Kong, au troisième rang. Les grands marchés européens n'ont en revanche pas retrouvé leur niveau pré-pandémique.
Un produit qui réagit beaucoup à la conjoncture
Interrogé dans le 12h45 de la RTS, le président de la faîtière a souligné que la branche profitait de la reprise comme l'ensemble de l'industrie suisse. Et si la sortie de crise est aussi rapide, c'est parce que "l'horlogerie est habituée à ces montées-descentes", a souligné Jean-Daniel Pasche. "C'est un produit émotionnel qui réagit beaucoup à la conjoncture. Lorsque ça va mal, les gens sont moins portés à acheter une montre. Lorsque ça va mieux, ils veulent se faire plaisir".
Et si le secteur de l'horlogerie s'en sort globalement aussi bien, c'est parce que les entreprises se sont organisées, relève le président de la FH. "Elles ont aussi profité des aides de l'Etat et notamment des RHT de façon à maintenir les compétences", reconnaît-il. "C'est ce qui leur permet de réagir aussi rapidement lorsque l'économie se reprend".
Optimisme prudent pour les prochains mois
Jean-Daniel Pasche appelle cependant à la prudence face aux perspectives, au vu des incertitudes sanitaires et géopolitiques.
Mais il table sur la poursuite de la dynamique actuelle ces prochains mois, tout en espérant voir les touristes asiatiques revenir en Suisse à terme. Le record des exportations de 2014, avec 22,2 milliards de francs (2019: 21,7 milliards), ne devrait pas être battu mais peut-être approché.
La baisse constante des volumes de montres exportées continue par ailleurs à préoccuper le secteur. Ainsi, après neuf mois cette année, ceux-ci ont chuté de 27,1% par rapport à 2019. La diminution du prix moyen reflète les difficultés persistantes des modèles d'entrée de gamme.
ats/oang