Après avoir bien résisté en début d'année, les usines automobiles ont enchaîné les journées de fermeture au troisième trimestre. Elles sont paralysées par la pénurie de certaines pièces, notamment les semi-conducteurs produits principalement en Asie et le chaos qui sévit dans la logistique mondiale.
Au niveau planétaire, dans toute l'industrie, les pénuries pourraient empêcher la production de 7,7 millions de véhicules en 2021, selon le cabinet AlixPartners.
Nombreuses usines à l'arrêt chez Stellantis
Le nouveau groupe Stellantis (Peugeot-Fiat-Chrysler) a ainsi annoncé jeudi avoir produit environ 600'000 véhicules de moins que prévu au troisième trimestre. De nombreuses usines étaient à l'arrêt cet été en Allemagne, en France ou en Turquie et certaines resteront fermées jusqu'à fin 2021.
Au Royaume-Uni, la production a chuté en septembre de 41,5% sur un an, son plus bas niveau pour ce mois depuis 1982.
Volkswagen a annoncé de son côté qu'il revoyait à la baisse son objectif de ventes sur l'année. Le nombre de voitures vendues se situera "dans l'ordre de grandeur" de 2020, alors que le groupe prévoyait jusqu'ici une hausse "sensible".
Chez General Motors, le chiffre d'affaires a atteint 24,4 milliards de francs au troisième trimestre, soit bien moins que les 32,3 milliards sur la même période en 2020.
Peu d'améliorations prévues en 2022
Le directeur financier de Ford a souligné mercredi que la disponibilité des semi-conducteurs resterait probablement limitée en 2022, voire en 2023. "On fait tout ce qu'on peut pour mettre la main sur autant de puces que possible", a remarqué John Lawler.
Chez Renault, selon la directrice financière Clotilde Delbos, le mois de novembre sera critique, puis la situation devrait rester "tendue sur le premier semestre" prochain et "un peu moins fin 2022".
Les équipementiers comme Bosch, Michelin ou Plastic Omnium ont aussi vu leur chiffre d'affaires ralentir: les difficultés logistiques les touchent directement, mais ils sont aussi victimes de leurs clients, les constructeurs, qui temporisent.
Quelques exceptions au marasme ambiant
Daimler, lui, semble s'en sortir mieux que d'autres. Le groupe allemand a confirmé vendredi ses objectifs annuels après avoir fait état d'une hausse de son bénéfice net trimestriel. Ses voitures haut de gamme et les réductions de coûts ont compensé une baisse de 25% de sa production due à la pénurie de semi-conducteurs.
Seul l'américain Tesla est parvenu à augmenter ses livraisons au troisième trimestre et a dégagé au passage des bénéfices record. Dopé par une commande de 100'000 voitures pour le loueur Hertz, le groupe est entré lundi dans le club très sélect des entreprises valant plus de 1000 milliards de dollars (910 milliards de francs) en Bourse.
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afp/oang
La crise des semi-conducteurs touche aussi la Suisse
La paralysie de l'industrie automobile a des conséquences aussi en Suisse. C'est le cas notamment chez LOXO, toute jeune société créée cette année à Berne et qui est en train de développer des véhicules autonomes de livraison.
Elle n'arrive pas à avoir une visibilité sur les quantités de pièces qu'elle peut obtenir et dans quel délai. Les difficultés d'approvisionnement ont même obligé l'entreprise à changer son produit.