Modifié

Une fin de semaine incontournable pour l'horlogerie suisse

Alter Ecov (vidéo) - Les Oscars de l’horlogerie
Alter Ecov (vidéo) - Les Oscars de l’horlogerie / La Matinale / 2 min. / le 4 novembre 2021
Plusieurs événements très importants dans le monde de l'horlogerie se tiendront coup sur coup cette fin de semaine à Genève, entre le Grand Prix d'Horlogerie jeudi, la vente Only Watch samedi et les enchères des maisons Antiquorum, Philips et Christie’s. L'occasion pour la Suisse de redonner de l'élan à l'une de ses principales vitrines.

Le Grand Prix d'Horlogerie de Genève réunira jeudi soir le gratin de ce secteur au Théâtre du Léman. Depuis 20 ans, le secteur horloger décerne ses récompenses ultimes, parfois surnommées les "Oscars de l'horlogerie".

Et comme dans le cinéma, les acteurs de l'horlogerie s'accorderont, le temps d'un événement, à l'heure lémanique, en faisant abstraction de leurs concurrences ou de leurs désaccords.

Une désunion qui est souvent reprochée à l'horlogerie suisse, qui ne pèse pourtant qu'une vingtaine de milliards de francs de ventes par année, selon la Fédération horlogère. L'équivalent d'un petit trimestre de chiffre d'affaires pour une entreprise comme Nestlé, par exemple.

Ainsi, si la Suisse règne de façon incontestable dans le monde de l'horlogerie, elle reste de petite taille dans l'univers plus général du luxe, en comparaison par exemple avec le géant français LVMH. Dans ce contexte, ce Grand Prix d'Horlogerie est vital pour son rayonnement international.

L'argent ne fait pas la bonne heure

Et ce Grand Prix genevois ne jette pas seulement la lumière sur le bout du lac, il permet aussi de rappeler que derrière le faste des grandes marques helvétiques s'active toute une industrie horlogère, de Plan-les-Ouates à La Chaux-de-Fonds, en passant par Bienne et la Vallée de Joux.

Toute une région manufacturière souvent désignée sous le terme de Watch Valley, et qui étonne toujours à l'étranger. Sous une photo montrant un jet d'eau de Genève somptueusement illuminé dans sa rade cossue, le New York Times se demandait mardi si la Suisse n'était pas, en réalité, "une cité ouvrière".

Si l'horlogerie ne compte que pour 2,5% du produit intérieur brut de la Suisse, elle reste ainsi une vitrine incontournable qui représente environ 9% des exportations. Et au total, 95% des montres produites en Suisse sont destinées à être vendues à l'étranger.

2021, la renaissance?

Le Grand Prix de Genève n'est d’ailleurs pas le seul zénith de l'année pour l'horlogerie suisse. L'autre grand événement, c'est la biennale Only Watch, un événement caritatif en faveur de la recherche sur la myopathie.

Dans cette vente aux enchères qui aura lieu samedi, ce sont les collectionneurs et les collectionneuses et non plus un jury qui, en ouvrant leur porte-monnaie, donnent le pouls du marché.

Ce sera plus généralement le week-end des ventes horlogères genevoises: les maisons Philips, Antiquorum et Christie’s organiseront des ventes aux enchères très attendues. Des montres jugées prestigieuses seront mises en vente, l'opportunité de mesurer la vigueur du marché chez les clients.

Des événements exceptionnels pour une période exceptionnelle: l'horlogerie suisse a vécu en 2020 son pire millésime depuis la crise du quartz des années septante, et 2021 doit être l'année du regain de confiance, voire de la renaissance. Quoi qu'il en soit, "pour toutes les grandes ventes à venir, les meilleurs lots finiront dans les mains d’investisseurs et non plus de collectionneurs. Le marché de la montre de collection vit la même mutation que le marché de l’art il y a quinze ans", selon Marco Gabella, éditeur de Watchonista, média spécialisé dans l’horlogerie.

La montre, valeur refuge, investissement de protection et non plus seulement objet de passion, pourrait faire tourner la tête des miseurs et battre des record lors de ces enchères.

Frédéric Mamaïs/jop

Publié Modifié

Une baisse de plus de 20% en 2020

Selon la Fédération horlogère, les exportations horlogères suisses se sont élevées à 17 milliards de francs en 2020, contre 21,7 milliards une année auparavant, soit une baisse de 21,8%.

Ce recul est comparable à celui enregistré lors de la crise financière en 2009 (-22,3%).