"Dans la situation d'un travailleur engagé à Smood, il reçoit un planning à 04h00 et doit valider des shifts le jour-même. Si un livreur se réveille tard, il ne va pas réussir à s'assurer d'avoir des heures suffisantes pour sa journée", explique Aymen Belhadj, du syndicat UNIA, qui a récolté plusieurs témoignages.
Selon lui, certains employés de la société de livraison de repas à domicile ont perdu jusqu'à 40% de leur taux de travail habituel. Cela ne leur permettrait pas de planifier le reste de leur vie, ce qui les rendrait totalement dépendants de l'entreprise.
Contrats de salariés
Pourtant, Smood semble offrir des conditions de travail intéressantes. La plateforme suisse propose normalement des contrats de salariés à ses employés depuis sa création en 2012. Mais cela ne règle pas tout, selon Aymen Belhadj.
"Il y a deux choses: tout d'abord, la majorité des employés restent sous contrat avec des sous-traitants. L'autre chose, c'est que, dans les cas de travailleurs directement engagés par Smood, beaucoup de termes du contrat ne sont pas respectés."
Ces irrégularités concernent par exemple le défraiement des véhicules de livraison, ou encore la majoration des dimanches travaillés.
Exception lors du confinement
Contactée, l'entreprise dit ne pas utiliser de sous-traitants, par principe. Elle précise toutefois l'avoir fait par le passé pour répondre à une hausse soudaine de la demande lors du premier confinement.
Pour l'instant, il n'existe pas de dialogue direct entre Smood et ses livreurs. L'entreprise négocierait une convention collective de travail avec Syndicom et souhaiterait encourager ses salariés à y participer dès que le processus sera ouvert.
Juliette Jeannet/jfe