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Genève essuie un échec dans sa volonté de devenir un centre de "finance verte"

La finance verte propose d'utiliser les marchés pour accélerer la transition écologique. [Fotolia - BillionPhotos.com]
Genève échoue à devenir un centre mondial de la finance "durable" / La Matinale / 1 min. / le 5 novembre 2021
Genève n'accueillera pas le siège du conseil d'administration d'ISSB, le Conseil des normes internationales d'information sur la durabilité. La Confédération avait présenté la candidature de la cité de Calvin cet été, mais c'est finalement Francfort qui l'a emporté.

La fondation américaine International Financial Reporting Standards (IFRS) a choisi la ville allemande de Francfort pour accueillir le siège du conseil d'administration de l'ISSB ainsi que le bureau de son président, selon un communiqué diffusé vendredi en marge de la COP26. C'est un petit coup dur pour la Genève internationale dans le domaine de la finance "durable".

La ville de Montréal, au Canada, jouera un autre rôle clé pour cet organisme chargé d'élaborer les normes comptables globales prenant en considération la durabilité. San Francisco et Londres fourniront un soutien technique, tandis que des discussions vont se poursuivre avec Pékin et Tokyo.

Les ponts bâtis n'ont pas suffi

Genève se profilait pourtant idéalement pour accueillir cette institution, estimait notamment le Département fédéral des finances (DFF), grâce à son "rayonnement à l'échelle planétaire" et sa "proximité unique avec d'importantes organisations internationales".

En 2019, la ville du bout du lac avait d'ailleurs accueilli la première édition de la semaine "Building Bridges", un événement dont l'objectif consistait à faire le lien entre les organisations internationales basées à Genève et la place financière, afin de promouvoir des projets durables.

>> Lire aussi : Genève veut se positionner comme capitale de la finance durable

Après une pause imposée par le Covid en 2020, la deuxième édition se tiendra à la fin du mois. La taxonomie dans la finance durable (c'est-à-dire l'établissement de standards internationalement reconnus) figure parmi les priorités cette année.

Mais ces arguments n'ont visiblement pas suffi. Ce revers fait écho à un autre échec, datant d'il y a près de dix ans. En 2012, Genève avait souhaité en vain accueillir le Fonds vert de l'ONU.

"Décision politique"

La décision de recaler Genève serait une décision "politique" liée à un blocage de la part de l'Union européenne, rapporte vendredi le journal Le Temps, citant "plusieurs sources". L'UE aurait "mis les pieds au mur" afin que la candidature suisse soit écartée en raison des tensions institutionnelles entre Bruxelles et Berne, affirme l'article.

Sandrine Salerno, directrice de la faîtière Sustainable Finance Geneva, ne cache pas sa déception. "Il était très sensé que les normes comptables de l'avenir soient discutées dans un lieu de gouvernance mondiale comme Genève", déclare-t-elle dans l'article du Temps.

Contacté, le Département fédéral des finances déplore cet échec, mais précise que la Suisse "conserve l'ambition d'être l'un des principaux sites pour la finance durable".

ats/Raphaël Leroy/jop

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