La Croatie a demandé le label d'appellation d'origine contrôlée pour son prosek, mais l'Italie n'accepte pas que son prosecco puisse être concurrencé par le pendant croate.
Le gouvernement transalpin vient ainsi de déposer à Bruxelles un dossier fourni pour bloquer la demande de Zagreb.
L'un doux, l'autre pétillant
Dans le nord-est du pays, notamment en Vénétie où il est pour l'essentiel produit, le prosecco est une sorte d'institution. Et il représente une source de revenus considérable, notamment depuis que s'est envolée dans le monde entier la mode du spritz. Avec plus de 500 millions de bouteilles vendues l'an dernier, le prosecco serait aujourd'hui le vin le plus bu au monde.
Le prosek des côtes dalmates est plus modeste. Ayant conservé la douceur liquoreuse du prosecco d'origine, celui de la République de Venise du XVIème siècle, il n'a rien à voir avec l'actuel produit italien devenu mousseux au XIXème siècle.
Mais rien n'y fait, Rome dénonce une "provocation" et craint qu'une éventuelle reconnaissance du prosek n'ouvre la voie à des imitations du "made in Italy".
Eric Joszef/boi