Ce nouveau record ressemble à un certificat de qualité. Investisseurs et investisseuses choient les sociétés cotées du Swiss Market Index.
D'abord, dans les raisons de ce succès, l'économie revient à la normale, avec de bonnes anticipations de croissance; les pénuries peuvent être un frein, mais la pandémie certainement pas. Malgré la hausse des cas de Covid-19, le vaccin rassure visiblement celles et ceux qui investissent.
Ensuite, il faut aller regarder vers les entreprises elles-mêmes: elles affichent des résultats semestriels solides. Elles ne craignent plus le franc fort: malgré l'euro à 1,05 et la parité toute proche, elles ont intégré cette vigueur de la monnaie dans leurs anticipations.
Les sommets du SMI ne sont finalement pas si étonnants, d'autant que l'indice a une spécificité: il ne comporte que les vingt plus grosses capitalisations de Suisse. Avec un gros déséquilibre: Nestlé, Roche et Novartis représentent à elles trois plus de la moitié de l'indice. Leurs performances vont donc influencer tout le SMI.
Un havre de paix
Logiquement, les investisseurs accourent donc, car la Suisse représente un havre de paix. Ils trouvent dans le SMI un gage de stabilité, loin de la volatilité des marchés américains, suspendus aux changements de ton de la Réserve fédérale.
L'autre grand attrait de la Suisse, ce sont les dividendes. Nos plus grandes sociétés cotées sont généreuses avec leurs actionnaires: Nestlé, Roche, Novartis – encore elles – et les banques en distribuent beaucoup.
Or, cette année, ces versements de dividendes aux actionnaires ont bondi à travers le monde: 403,5 milliards de dollars au troisième trimestre. C'est un record absolu. Les sociétés minières pèsent lourd dans ce record. Mais tout de même, la Suisse, généreuse, est bien placée.
Pas de dépendance à un grand secteur
La Suisse est un petit pays à la place boursière attrayante et il n'y a pas de raison que la fête s'arrête pour le SMI. Contrairement à la tech aux Etats-Unis, le SMI n'est pas dépendant d'un secteur très sensible à la conjoncture. Les valeurs pharmaceutiques et Nestlé étant considérées comme "défensives". Globalement, le marché suisse est très diversifié.
Il est probable que la Suisse continue d'être un refuge pour ces investisseurs échaudés par les changements de politiques monétaires aux Etats-Unis.
Frédéric Mamaïs/sjaq