Dans les prochains jours, le site et l'application Wish, qui revend des produits bon marché principalement fabriqués en Chine, devraient donc disparaître des grands moteurs de recherche comme Google et des magasins d'application.
L'accès au site sera en revanche toujours possible en tapant l'adresse directement. "Ces décisions sont uniques en Europe", précise Bercy dans son communiqué.
Pas le même chemin en Suisse
Une telle décision semble peut probable en Suisse, selon Sébastien Fanti, avocat spécialisé en droit des technologies.
"Si vous adoptez une base légale, à l'instar de ce qui s'est passé au sein de l'Union européenne, vous aurez un moyen de vous faire entendre", a-t-il estimé jeudi dans La Matinale. "C'est une règle qu'on devrait adopter en Suisse. Malheureusement, le consommateur est une quantité négligeable dans notre pays. Vraisemblablement, vous aurez beaucoup de difficulté à convaincre des parlementaires à voter cette loi".
"Il n'y a pas de raison de tolérer en ligne ce que nous n'acceptons pas dans les commerces physiques", a déclaré au journal le Parisien le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.
Il n'y a pas de raison de tolérer en ligne ce que nous n'acceptons pas dans les commerces physiques
Cette sanction intervient dans le cadre d'une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur la sécurité des produits vendus sur les places de marché en ligne.
90% des appareils électriques "dangereux"
Sur 140 produits vendus sur Wish et analysés par la DGCCRF, un nombre important avait été identifié comme non-conforme. Ainsi, 90% des appareils électriques analysés étaient considérés comme dangereux, tout comme 62% des bijoux fantaisie et 45% des jouets.
Après avoir notifié la plateforme de la présence de ces produits illicites, la DGCCRF a constaté que, même une fois retirés, ils réapparaissaient souvent sous un autre nom.
Elle a donc sommé Wish mi-juillet 2021 de se mettre en conformité et estime n'avoir depuis pas reçu de "réponse satisfaisante", d'où sa décision. La sanction devrait durer jusqu'à ce que Wish se remette en conformité avec la loi.
De son côté, Wish se défend mercredi dans un communiqué en déclarant que la plateforme "se conforme toujours aux demandes de retrait de la DGCCRF". Elle dit avoir "essayé à plusieurs reprises d'engager le dialogue" et indique qu'elle entame un recours juridique contre cette action qu'elle juge "illégale et disproportionnée".
Dans le cadre de son enquête, la DGCCRF avait annoncé à la mi-octobre avoir constaté la présence de 60% de produits non-conformes sur diverses places de marché en ligne, dont 32% étaient dangereux.
Quelque 100 millions d'utilisateurs
Créée en 2010 et basée à San Francisco, Wish appartient à la société ContextLogic. Elle revendique quelque 100 millions d'utilisateurs actifs et est entrée en Bourse à Wall Street en décembre 2020.
En novembre 2020, la plateforme avait déjà été épinglée par la répression des fraudes dans une autre enquête: elle était notamment accusé de faire des réductions de prix "trompeuses" et de mettre en vente des produits d'appel qui n'étaient pas réellement disponibles.
vajo avec afp