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Des "cryptomillionnaires" parmi les 300 plus riches de Suisse

Les cryptomillionnaires apparaissent pour la première fois dans le classement des 300 plus riches de Suisse
Les cryptomillionnaires apparaissent pour la première fois dans le classement des 300 plus riches de Suisse / 19h30 / 2 min. / le 25 novembre 2021
Pour la première fois cette année, les "cryptomillionnaires" apparaissent dans le classement des 300 plus riches de Suisse publié par le magazine Bilan. Quatre familles établies en Suisse romande se classent dans le top 10, alors que les familles qui dirigent le groupe Roche demeurent en tête.

Selon le palmarès de Bilan, la fortune des personnes les plus aisées du pays ne connaît pas la crise: depuis la secousse financière de 2008, elle a plus que doublé, avec près de 20'000 individus dont le patrimoine dépasse les 10 millions de francs.

Les 300 Suisses les plus riches ont aussi nettement augmenté leur fortune cette année, avec une hausse de 16,3%, la plus forte depuis la parution du classement. La fortune moyenne se monte à environ 2,7 milliards de francs. Par rapport à 1989, elle a donc plus que quadruplé. Ensemble, tous ces très riches pèsent 821,8 milliards de francs.

Des familles établies en Suisse romande

Les familles Hoffmann-Oeri-Duschmalé, qui contrôlent le géant pharmaceutique Roche, restent en tête de classement avec un patrimoine qui se situe entre 34 et 35 milliards de francs. Klaus-Michael Kühne, le président d'honneur et propriétaire majoritaire du groupe de logistique et de transport Kühne+Nagel, est en deuxième position, avec 29 à 30 milliards de francs.

Puis l'honneur revient à la Suisse romande, avec une troisième place pour le Français Gérard Wertheimer, lequel est propriétaire avec son frère Alain du groupe de mode et de luxe Chanel. Sa fortune est estimée à 29-30 milliards de francs, en progression de 4-5 milliards.

Il est suivi par la famille Safra, domiciliée aussi bien à Genève qu'au Brésil et qui est active dans les domaines bancaire, immobilier et agroalimentaire. Leur fortune est stable, à 22-23 milliards de francs. Au 5e rang figure le Russo-Finlandais-Arménien Guennadi Timtchenko, aussi établi à Genève. Le fondateur de Gunvor, qui oeuvre dans le courtage pétrolier, est aussi propriétaire de Volga Group, dans l'énergie, l'infrastructure et le transport. Sa fortune est évaluée à 21 milliards.

Quant à Alicher Ousmanov, un homme d'affaires russe d'origine ouzbèke, qui se classe 10e et qui habite dans le canton de Vaud, il a fait fortune dans la banque et les investissements. Ses avoirs atteignent entre 15 et 16 milliards de francs. La famille Blocher occupe elle le 6e rang avec une fortune de 19-20 milliards.

Devenus riches grâce au cryptomonnaies

Loin derrière ces riches familles, de nouveaux millionnaires font leur apparition dans ce classement qui fascine: les personnes qui se sont enrichies grâces aux cryptomonnaies. Car sur les plateformes de trading, les courbes en hausse du bitcoin, de l'ethereum ou d'autres cryptomonnaies ravissent des millions d'investisseurs et en font parfois des millionnaires.

La valeur du bitcoin, par exemple, a été multipliée par six ces dernières années, rappelle Esty Dwek, responsable investissements chez FlowBank, jeudi dans le 19h30 de la RTS. "Et donc forcément, les personnes qui avaient les plus grosses positions dans ces cryptomonnaies se retrouvent avec beaucoup plus d'argent en poche."

On trouve surtout parmi ces "cryptofortunes" des inconnus, non identifiables, cachés derrière des adresses indéchiffrables sur internet.

L'exemple de Niklas Nikolajsen en Suisse

En Suisse, selon le magazine Bilan, c'est l'envolée du bitcoin qui a propulsé Niklas Nikolajsen dans le club des 300 plus riches du pays. Ce Danois tombé dans les cryptomonnaies en 2013 vit désormais à Zoug. Sa fortune (400 millions de francs) égale celle de la famille Schneider-Ammann.

Il s'agit d'une "baleine", comme on dit dans le milieu. Mais il existe à l'étranger de bien plus gros cétacés dans ce monde-là: parmi les toutes grandes fortunes acquises grâce aux monnaies numériques figurent notamment Sam Bankman Fried (8 milliards de dollars) ou les frères Winklevoss (3 milliards chacun).

"Ce sont souvent des personnes qui étaient déjà dans la technologie, dans ce secteur un peu privilégié", relève Esty Dwek. "Elles ont vu le potentiel, ont investi depuis le début et ont surtout tenu leurs grosses positions qui ne valaient pas beaucoup au début et qui aujourd'hui valent beaucoup".

oang/boi avec pj et ats

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