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Les masques "made in Switzerland" peinent face à la concurrence chinoise

Un ouvrier contrôle la production de masques d'hygiène sur une machine de la nouvelle fabrique de masques chirurgicaux Amyna 3 lors de la crise du Coronavirus (Covid-19), le vendredi 20 novembre 2020 à Corgémont dans le Jura bernois. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
Les masques chirurgicaux ne sont toujours pas produits en suffisance en Suisse et en Europe / Le 12h30 / 2 min. / le 3 décembre 2021
Avant le Covid-19, il n'existait que quelques fabricants européens de masques. Mais la pandémie a changé la donne. Face à la pénurie, plusieurs pays, dont la Suisse, avaient promis de relancer une production nationale. Un an et demi après, comment ces entreprises se portent-elles?

A Corgémont, dans le Jura bernois, l'entreprise Amyna 3 fabrique des masques chirurgicaux depuis novembre 2020. Elle livre essentiellement des entreprises horlogères et des crèches. Les deux géants de la grande distribution, Migros et Coop, n'ont toutefois jamais montré d'intérêt pour ces masques "made in Switzerland".

Amyna 3 fabrique actuellement 25'000 masques par jour. C'est plus qu'à ses débuts, mais moins que les objectifs fixés. "Nous pourrions en fabriquer beaucoup plus par jour", estime la directrice d'Amyna 3 Morena Pozner, vendredi dans le 12h30. Et d'ajouter: "Il y a de la demande. Nous avons un peu plus de commandes, mais ce n'est pas ce qui nous permet encore de pouvoir pérenniser l'entreprise."

Morena Pozner, directrice d'Amyna 3 à Corgémont (BE). [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
Morena Pozner, directrice d'Amyna 3 à Corgémont (BE). [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]

Masques importés vendus 2 centimes

Morena Pozner a le sentiment de plutôt bien s'en sortir face à d'autres entreprises suisses qui ont déjà interrompu leur production par manque de demandes. Car la concurrence face aux importations asiatiques - moins chères - reste forte. "Des masques chinois, par exemple, sont vendus 2 centimes, alors que nos masques les moins chers sont vendus 10 centimes", compare Morena Pozner.

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Une différence de prix qui s'explique, selon la directrice, par les "contraintes": "Il faut savoir que nous devons régulièrement passer dans des laboratoires pour obtenir des autorisations de Swissmedic pour mettre nos masques sur le marché. Tout est clairement plus cher. Les gens doivent prendre conscience que nous avons des prix fixes qui ne nous permettent pas de pratiquer les tarifs de nos concurrents chinois."

Manque de soutien politique

Sans l'aide - pas forcément financière - des politiques, il est impossible de contrer la concurrence asiatique, selon Morena Pozner. "Les politiques ont beaucoup de peine à se mouiller. Nous avons demander des aides. Nous avons un peu écrit à gauche et à droite. Mais nous n'avons même pas reçu de retours", déplore-t-elle.

L'entreprise Amyna 3 se donne jusqu'au mois de juillet pour faire le point sur sa situation et voir si cela vaut la peine de continuer. L'arrivée du variant Omicron pourrait faire repartir la demande des masques à la hausse.

Cynthia Racine/vajo

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