L'inflation de la monnaie turque, face notamment au dollar et à l'euro, atteint des sommets périlleux. L'opposition et plusieurs observateurs mettent en doute la réalité des chiffres officiels, accusant l'Office national des statistiques (Tuik) de les sous-estimer. L'inflation annuelle réelle serait de plus de 58%, selon une étude d'ENAG (Groupe de recherche sur l'inflation) composé d'économistes indépendants.
La livre turque a quant à elle vu sa valeur fondre de plus de 45% face au dollar depuis le début de l'année et de près de 30% depuis fin octobre.
Le gouvernement dans la tourmente
Cette situation a conduit les syndicats du pays dans la rue d'Istanbul dimanche pour protester contre la politique économique du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan. Plusieurs manifestations ont eu lieu depuis 15 jours, alors qu'elles sont interdites depuis le début de la pandémie.
Les manifestants et manifestantes dénoncent leur appauvrissement galopant qui accompagne la hausse des prix. La foule a aussi chanté des slogans demandant la démission du gouvernement. "Le gouvernement doit partir car pour se remplir les poches, ils sont en train de vider les nôtres. C'est pour cela que nous sommes dans la rue, pour dire que ça suffit", a lancé une manifestante.
Dans la tourmente, le président turc a déjà limogé trois gouverneurs de la banque centrale ainsi que son ministre des Finances. Au coeur du débat, les taux d'intérêt, que Recep Tayyip Erdogan entend conserver au plus bas. Mais deux agences de notation viennent d'abaisser la perspective de la dette souveraine turque, de stable à négative.
Sujet TV: Avram Zisyadis
Adaptation web: jop avec ats