Le laiton, alliage à base de cuivre et de zinc, contient aujourd'hui environ 3% de plomb. Un niveau qui devra, selon la nouvelle réglementation européenne, se limiter à 0,05%, par exemple, pour les platines ou les rouages des montres.
A ce stade, deux alliages ont déjà été présélectionnés. "Il s'agit de sélectionner parmi tous les alliages sans plomb à disposition sur le marché celui qui correspondra le mieux aux besoins horlogers", explique Evelyne Vallat, collaboratrice scientifique auprès de l'Association suisse pour la recherche horlogère, mercredi dans La Matinale.
Et d'ajouter: "Il s'agit d'avoir la possibilité de fabriquer des composants de grandes précisions et qui ne se déforment pas au cours de l'usinage." Après l'acier sans plomb, c'est donc au tour du laiton de se transformer. Mais ces changements ne sont pas sans conséquence pour les entreprises.
Augmentation des coûts directs
"Une fois que nous sommes passés à des matières sans plomb, nous avons dû ajuster nos paramètres machines, chercher de nouveaux outillages et faire des tests sur les différentes pièces. Au final, nous avons dû diminuer la productivité de nos machines pour s'ajuster à ces nouvelles matières. Les coûts directs ont donc augmenté", indique Grégory Affolter, qui dirige le groupe Affolter, fabricant de rouages horlogers.
Les principaux groupes horlogers suisses proposent déjà des montres qui respectent les normes à venir. Mais ce projet regroupe les différents horlogers et leurs sous-traitants pour que tout le secteur s'y mette dès cet été. La loi pourrait les y obliger, d'ici 2027, selon la Fédération de l'industrie horlogère suisse.
Dominique Choffat/vajo