La répression féroce face aux soulèvements populaires qui secouent Almaty, la capitale économique du pays, a déjà fait plusieurs dizaines de morts. Le pays traverse une crise majeure liée au prix du carburant.
>> Lire aussi : Les émeutes au Kazakhstan ont causé la mort de près de 50 personnes
Ce grand pays d’Asie centrale possède un sous-sol particulièrement riche, dont la population profite de façon très inégalitaire. Il fait partie des vingt plus grands pays producteurs de pétrole et il est le premier producteur mondial d'uranium. Des carburants qui partent en grande partie vers l'Europe.
Approvisionnement nucléaire pas menacé
L'entreprise française Areva, à laquelle la Suisse achète une partie de son uranium, est présente dans cette république d'Asie centrale. On ne sait pas exactement dans quelles proportions l'uranium kazakh alimente les centrales nucléaires suisses, mais cette crise devrait dans tous les cas avoir peu d'impact à court terme.
"L'uranium n'est pas une matière première qui doit être approvisionnée en continu", explique Giacomo Luciani, professeur à l'IHEID de Genève et spécialiste en géopolitique énergétique. "Les centrales nucléaires, normalement, ont des stocks d'uranium enrichi qui suffisent pour des années", précise-t-il vendredi dans La Matinale.
Le Kazakhstan possède aussi du gaz, qu'il exporte surtout vers la Chine, mais le principal poids lourd de son économie demeure le pétrole, qui assure la moitié de ses revenus.
Pression sur les cours du pétrole brut
Avec une production quotidienne d'environ 1,8 million de barils (contre 10 à 12 millions pour l'Arabie saoudite par exemple), le Kazakhstan reste un acteur de second rang au niveau mondial. Mais il est important pour l'Europe et particulièrement pour la Suisse. En effet, selon des chiffres de 2018, l'or noir kazakh représente la moitié de l'approvisionnement helvétique en pétrole brut.
Ainsi, pour Giacomo Luciani, l'instabilité politique dans ce pays ou un arrêt de ses exportations pourraient probablement faire monter les prix du pétrole brut en Europe.
Or, ces prix sont déjà au plus haut. Le Brent, valeur de référence européenne, s'affichait ce matin autour de 80 dollars le baril, soit dix dollars de plus qu'avant Noël.
Virginie Langerock/jop