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Les véhicules hybrides rechargeables sont une arnaque, affirme une étude valaisanne

Selon une étude effectuée en Valais, les voitures hybrides sont beaucoup moins écologiques qu'il n'y paraît. [KEYSTONE - Cyril Zingaro]
Les véhicules hybrides sont une arnaque, affirme une étude valaisanne / La Matinale / 1 min. / le 12 janvier 2022
Et si les véhicules hybrides rechargeables n'étaient pas aussi verts qu'on le pense? C'est ce que montre une étude publiée mardi et réalisée par Impact Living sur mandat du canton du Valais. Ce dernier réagit en supprimant les subventions pour ce type de propulsion.

Ce rapport d'Impact Living, une entreprise qui vise l'accélération de la transition énergétique, se concentre sur les véhicules équipés d'un moteur thermique traditionnel et d'un moteur électrique, avec une batterie rechargeable à la prise. Il conclut que ces voitures, présentées comme un premier pas vers l'électrique, constituent en réalité un "piège climatique", puisqu'elles augmentent les émissions au lieu de les réduire.

Une arnaque

Les véhicules hybrides sont une arnaque. L'étude ne mâche pas ses mots. Et pour cause: selon elle, les véhicules analysés consomment 230% de plus en situation réelle que les valeurs annoncées par les constructeurs.

Marc Muller, fondateur d'Impact Living, parle de résultats alarmants. "Les véhicules hybrides sont souvent annoncés par les constructeurs comme des véhicules à 1,5 à 2,5 litres aux 100 kilomètres, mais dans la réalité, ils consomment entre 4 et 7 litres, comme des véhicules diesel", a-t-il expliqué mercredi dans La Matinale de la RTS.

>> Ecouter l'interview de Marc Muller, fondateur d'Impact Living :

Marc Muller, fondateur d'Impact Living, entreprise qui vise l'accélération de la transition énergétique. [RTS]RTS
Les véhicules hybrides sont une arnaque, affirme une étude valaisanne / Interview de Marc Muller / La Matinale / 1 min. / le 12 janvier 2022

Aucune amélioration

Il fustige aussi une "certaine complaisance, car plusieurs ONG avaient déjà alerté sur la question en soulignant qu'il n'y avait pas de données en Suisse, de mesures sur le terrain dans des conditions réelles, ce que l'on a fait maintenant".

Selon lui, il faut dire finalement aux garagistes, aux importateurs et aux constructeurs qui vendent ces véhicules qu'ils ne permettent aucune amélioration environnementale. "Pour moi, c'est une arnaque aux normes CO2, aux objectifs climatiques et aux consommateurs!".

>> Luca Maillard, de l’Association Transports et Environnement, commente l’enquête sur la consommation des véhicules hybrides :

Luca Maillard, de l’Association Transports et Environnement, commente l’enquête sur la consommation des véhicules hybrides
Luca Maillard, de l’Association Transports et Environnement, commente l’enquête sur la consommation des véhicules hybrides / 19h30 / 3 min. / le 12 janvier 2022

Faible autonomie des batteries

Et d'ajouter que ces véhicules ont des très faibles autonomies sur les batteries. "Ils basculent donc rapidement sur le moteur à essence". Selon lui, les gens qui font de la montagne ou de l'autoroute roulent toujours avec le moteur à essence, "avec l'inconvénient qu'en plus, ils transportent une batterie et un moteur électrique".

Marc Muller en conclut qu'"à part pour certains tout petits trajets en ville, dans tous les cas la consommation est soit identique, soit supérieure à un autre véhicule à essence".

Les importateurs en profitent

Ces véhicules sont aujourd'hui considérés comme écologiques. Conséquence: chaque voiture de ce type vendue offre des "super crédits" aux importateurs suisses, c'est-à-dire la possibilité de vendre deux véhicules polluants en échange. "Cela leur permet d'esquiver les amendes", dénonce Marc Muller.

Pas besoin, pourtant, de revoir ce système, rétorque François Launaz, président d'AutoSuisse. Il s'agit simplement d'utiliser les hybrides correctement: "Quelqu'un qui charge sa voiture et va à son travail, et qui peut la recharger sur son lieu de travail, il l'utilise en mode électrique et à ce moment-là la voiture ne consomme strictement rien du tout. Il faut recharger la batterie, sinon vous roulez à l'essence, et les résultats de consommation ne sont pas bons".

Subventions supprimées

L'Etat du Valais, qui a financé l'étude d'Impact Living, en a déjà tiré les conséquences: il supprime les subventions aux véhicules hybrides rechargeables à la prise. Reste que ces mauvais résultats ont surpris Frédéric Favre, conseiller d'Etat en charge du dossier. "Nous pensions qu'ils allaient être meilleurs, parce qu'en Valais, quand vous êtes en montagne et que vous redescendez, ça recharge. Résultat: pas du tout, les résultats sont catastrophiques".

>> Lire aussi : Plus de 15 millions de francs pour la mobilité électrique en Valais

Selon lui, cela remet en cause les bases fédérales sur lesquelles le canton du Valais s'est appuyé. "Quand vous donnez des 'super crédits' à des importateurs sur des véhicules, vous vous dites que c'est dans l'intérêt de la durabilité et de la transition énergétique. Or, on ne peut pas soutenir des outils qui ne permettent pas d'atteindre le but qu'on s'est fixé".

>> Ecouter l'interview de Frédéric Favre, conseiller d'Etat valaisan :

Le conseiller d'Etat Valaisan Frédéric Favre. [Keystone - Laurent Gillieron]Keystone - Laurent Gillieron
Les véhicules hybrides sont une arnaque, affirme une étude valaisanne / Interview de Frédéric Favre / La Matinale / 1 min. / le 12 janvier 2022

Pour être efficaces, ces véhicules dits "plug-in hybrid" (moteur thermique et batterie rechargeable par une prise) "doivent être rechargés extrêmement souvent, ce qui, en réalité, est rarement le cas". Donc ces automobiles "ne représentent qu'un avantage écologique très limité", reconnaît Daniel Schaller, spécialiste en efficacité énergétique des transports à l’Office fédéral de l'énergie, dans le 12h30.

Les programmes de subventions à l'achat de véhicules plus écologiques, qui concernent encore les hybrides, datent de 5 à 6 ans et "il s'agissait de sensibiliser les utilisateurs à des systèmes alternatifs. Mais étant donné la maturité du véhicule tout électrique, je crois qu'il est temps de remettre en question ces subventions". La décision valaisanne de ne plus promouvoir que les modèles totalement électriques va "probablement faire des émules", estime le spécialiste.

>> L'interview de Daniel Schaller, spécialiste en efficacité énergétique des transports à l’Office fédéral de l'énergie :

Les véhicules à propulsion alternative progressent en Suisse. [AP Photo/Keystone - Richard Vogel]AP Photo/Keystone - Richard Vogel
Les véhicules hybrides, une “arnaque” en matière climatique: interview de Daniel Schaller / Le 12h30 / 1 min. / le 12 janvier 2022

Sujet radio: Cléa Favre, Cynthia Racine

Adaptation web: Jean-Philippe Rutz

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