Graduellement, toutes les banques abaissent les seuils à partir desquels les taux négatifs sont répercutés. Raiffeisen vient de s’ajouter à la longue liste des établissements qui ponctionnent déjà leurs clients à partir d’un certain seuil, souvent fixé à 100'000 ou 250'000 francs.
Du côté des banques cantonales, on se montre plus généreux. Selon les informations de la RTS, celles-ci ne pénalisent pas systématiquement leur clientèle, composée très largement de petites et moyennes entreprises, et les taux négatifs y sont appliqués au cas par cas. Le seuil se monte encore à 2 millions de francs à Genève. Et que ce soit à Neuchâtel ou dans le canton de Vaud, on se veut pragmatique.
"Moins de 1%" de clients concernés dans les banques cantonales
"Pour les particuliers et les petites entreprises, il n'y a pas de report, sauf exception, par exemple un client qui rapatrierait dans notre banque des fonds pour échapper à des intérêts négatifs dans un autre établissement", a souligné lundi dans La Matinale le conseiller économique à la BCV Jean-Pascal Baechler.
"Par contre, pour les grandes entreprises et les entreprises institutionnelles, là, effectivement, il y a un report en fonction de la relation", concède-t-il. "Mais la part de la clientèle concernée est minime, nettement moins de 1%".
Argument pour vendre d’autres produits plus rentables
Plus le client a des liens forts avec la banque - autrement dit, plus il y a de prestations délivrées par l'établissement - moins il est ponctionné. La non-répercussion des taux négatifs sert donc aussi d’argument aux banques pour vendre d’autres produits plus rentables, comme la gestion de fortune, des fonds, ou encore des hypothèques, montre une enquête réalisée par Benjamin Manz, directeur du site de comparaison en ligne Moneyland.
Par conséquent, avoir un mandat de gestion ou rentrer dans un programme de fidélisation permet souvent au client d’élever le seuil à partir duquel la banque répercute les taux négatifs, voire carrément de les éviter. Mais il devient par la même occasion davantage captif d’un seul établissement.
Sujet radio: Sylvie Belzer
Adaptation web: Vincent Cherpillod