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Au Royaume-Uni, l'inflation plonge des milliers de Britanniques dans la pauvreté

Au Royaume-Uni, l'inflation atteint des records
Au Royaume-Uni, l'inflation atteint des records / 19h30 / 2 min. / le 14 février 2022
Le Brexit et la pandémie provoquent une hausse des prix vertigineuse au Royaume-Uni. Certains biens de consommation comme la margarine coûtent désormais plus de 25% plus cher qu'auparavant et beaucoup de Britanniques vivent des jours difficiles.

L'inflation s'est fortement accélérée ces derniers mois au Royaume-Uni. En décembre dernier, elle a atteint 5,4%, son plus haut niveau depuis trente ans.

Cette flambée des prix demande aux Britanniques de revoir leurs habitudes de consommation. C'est notamment le cas de Carly, cadre dans une ONG à Londres. Pour la jeune femme, faire ses courses est devenu une véritable chasse au trésor. "Avant, le lait coûtait 1,50 franc, maintenant, c’est 2 francs”, observe la mère célibataire dans le 19h30.

Une flambée de plus de 20% des prix

Dans ce pays qui a quitté l'Union européenne en janvier 2020, on parle de "crise du coût de la vie". En l'espace d'un an, le prix de la viande hachée ou des choux-fleurs, tout comme l’électricité et le gaz, ont grimpé de plus de 20%.

"Quatre francs, c’est cher pour du beurre, ça fait une vraie différence surtout une fois que tout s'additionne", relève la mère célibataire. Elle doit désormais faire des choix difficiles comme vendre ses vêtements ou renoncer à acheter de l'alcool. Et ce dans le seul but de réussir à payer ses factures. Carly utilise également des radiateurs électriques, qu'elle prend bien soin d'économiser. "Je les garde allumés un petit moment et je les arrête dès qu'ils sont chauds", explique-t-elle.

Un double phénomène est à l’origine de ce problème: tout d'abord, la pandémie, qui a poussé les prix à la hausse sur le plan global. Mais aussi le Brexit et ses nouvelles barrières douanières.

C'est ce dernier événement qui a particulièrement impacté le travail de Gregoris, importateur d'huile d’olive, qui observe une augmentation significative des contraintes adminstratives. Ainsi, pour importer des biens d'une valeur de 400 francs, il doit désormais débourser 120 francs en frais administratifs. "On n'avait pas besoin de faire cela avant le Brexit", constate le commercant. Pour minimiser la hausse du prix en magasin, il a décidé de couper ses profits. Malgré cet effort, plusieurs de ses huiles d’olive coûtent 15% de plus qu'auparavant.

>> Lire aussi : Les contraintes, "seul impact détectable" du Brexit, selon un rapport parlementaire

Appel à augmenter l'aide sociale

Selon des chiffres de l'organisation Save The Children, près de 44% des Britanniques craignent de ne pas réussir à payer leurs factures cet hiver. Ehsan, gérant d’une soupe populaire, est en première ligne. Il observe un impact colossal sur les plus démunis. "Avant, on distribuait 70, 80 repas par jour. Aujourd'hui, on en donne 310."

Pour remédier à cette hausse de la précarité, des citoyens appellent le gouvernement à augmenter l’aide sociale et les retraites, qui n’ont exceptionnellement presque pas bougé cette année. "Les gens cherchent de la nourriture. Avant, avec trois ou quatre francs en poche, on pouvait s’acheter un repas et survivre, mais ces temps-ci, ce n'est plus possible. Ils doivent augmenter les retraites pour aider les personnes âgées", ajoute Ehsan.

Sujet TV: Clément Bürge

Adaptation web: Hélène Krähenbühl

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Réduction du PIB à long terme

Le Brexit aura à long terme "un impact plus important que la pandémie" de Covid-19 sur l’économie britannique, a estimé Richard Hughes, président de l’organisme public de prévision budgétaire OBR, dans une interview à la BBC.

La sortie du Royaume-Uni de l’UE "réduira le PIB à long terme d’environ 4%", tandis que l'effet de la pandémie le fera descendre "de 2% supplémentaires", selon les estimations de l’OBR.