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Face aux risques du marché immobilier, les banques devront accroître leur capital

Le Conseil fédéral et la Banque nationale suisse (BNS) ont décidé mercredi de réactiver et de relever le volant anticyclique de fonds propres pour les banques pour les protéger des risques croissants sur les marchés hypothécaire et immobilier. [KEYSTONE - Steffen Schmidt]
Le Conseil fédéral et la BNS réactivent le volant anticyclique / Le Journal horaire / 24 sec. / le 26 janvier 2022
Le Conseil fédéral et la Banque nationale suisse (BNS) ont décidé mercredi de réactiver et de relever le volant anticyclique de fonds propres pour les banques. Elles devront se doter de capital supplémentaire pour se protéger des risques croissants sur le marché hypothécaire et immobilier.

Les banques devront relever leurs fonds propres pour assurer la couverture de leurs créances hypothécaires à hauteur de 2,5% des positions pondérées garanties directement ou indirectement par un gage immobilier en Suisse, a précisé l'Administration fédérale des finances (AFF) dans un communiqué. Cet instrument se situait auparavant à 2%. Ces mesures doivent entrer en vigueur au 30 septembre.

Cet outil "renforce la résistance du secteur bancaire, lorsque des déséquilibres entraînent des corrections sur les marchés hypothécaire et immobilier", a souligné l'AFF.

Le volant anticyclique avait été désactivé en mars 2020 en pleine crise du coronavirus pour donner plus de marge de manoeuvre aux banques, notamment pour accorder des crédits aux entreprises.

Marchés plus risqués

Selon l'AFF, "tant le volume des crédits hypothécaires que les prix des immeubles d'habitation ont augmenté dans des proportions que ne peuvent justifier des facteurs fondamentaux tels que les loyers et les revenus".

>> Lire sur le sujet : Pas de fléchissement en vue pour les prix de l'immobilier en Suisse

Les risques liés à une correction des marchés hypothécaire et immobilier, notamment en raison d'une hausse soudaine des taux d'intérêt, se sont renforcés. D'ailleurs, les grandes banques centrales s'apprêtent à resserrer leur politique monétaire. De l'avis des économistes, la BNS ne devrait cependant pas enclencher le retour à la normale avant l'année prochaine.

L'institut d'émission helvétique a précisé, dans un communiqué séparé, que "les risques liés au dépassement de la capacité financière des emprunteurs sont restés à un niveau élevé ou se sont encore accrus".

"Les incertitudes concernant l'accès des entreprises au crédit en raison de la pandémie ont nettement diminué" et "rien n'indique un resserrement de l'octroi des prêts aux entreprises", a ajouté la banque centrale suisse. Elle continue à observer "attentivement" la situation, se réservant la possibilité "de prendre des mesures plus étendues".

ats/ami

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Pas de réaction immédiate

Les deux grandes banques UBS et Credit Suisse ne réagissaient pas dans l'immédiat en Bourse à cette mesure. Vers 12h35, la première progressait de 2,7% à 17,38 francs et la seconde de 4,9% à 8,60 francs. L'indice vedette SMI prenait pour sa part 1,39%. Le troisième acteur sur le marché hypothécaire suisse, Raiffeisen, n'est pas coté.