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"De plus en plus de régulations" dans le domaine des cryptomonnaies

L'invitée de La Matinale (vidéo) - Emilie Raffo, spécialiste des crypto-monnaies
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Emilie Raffo, spécialiste des crypto-monnaies / La Matinale / 12 min. / le 28 janvier 2022
La propriété intellectuelle du projet de monnaie numérique stable de Facebook est à vendre après que les régulateurs lui ont porté le coup de grâce. Les Etats reprennent-ils donc la main sur les entreprises privées dans le domaine des cryptomonnaies?

Meta (ex-Facebook) voudrait tirer la prise de son projet de cryptomonnaie Diem - anciennement nommé Libra - lancé en 2019. Bloomberg affirme que l'association qui gère ce projet cherche à vendre ses actifs pour rembourser les investisseurs.

C'est un immense échec pour un projet qui devait être gigantesque. On parlait même d'un siège mondial à Genève, mais Meta aurait subi des pressions réglementaires trop fortes.

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Emilie Raffo, spécialiste des cryptomonnaies, observe "de plus en plus de régulations" dans le domaine des cryptomonnaies. Selon elle, il est possible de réguler les intermédiaires. "On avance de plus en plus vers une industrie avec une multitude d'acteurs et où n'importe qui peut créer sa propre cryptomonnaie", explique-t-elle vendredi dans La Matinale.

"Monnaie décentralisée"

Aux Etats-Unis toujours, un procès retentissant pourrait tuer une autre monnaie, le Ripple, en conflit avec le gendarme américain des marchés financiers.

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"Bitcoin est une monnaie décentralisée. C'est-à-dire qu'il n'y a pas Bitcoin Sàrl qui gère Bitcoin et vers laquelle l'Etat peut dire: 'Vous faites quelque chose d'illégal, vous devez cesser vos activités'. (...). Dans le cas d'un stablecoin (monnaie numérique stable basée sur un panier de devises, ndlr), ce ne serait plus une monnaie décentralisée, mais privée", explique aussi Emilie Raffo.

Le Fonds monétaire international fait également pression sur le Salvador pour qu'il renonce au Bitcoin comme monnaie officielle. Et plusieurs grandes banques centrales avancent sur le lancement d'une monnaie numérique.

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"Une monnaie locale, par exemple, peut se recréer sous la forme d'une cryptomonnaie, décrit la cofondatrice de l'entreprise de cybersécurité ChainSecurity. C'est vraiment l'idée d'une monnaie communautaire et citoyenne. Actuellement, on perçoit la cryptomonnaie, Bitcoin, comme la monnaie des criminels. Mais des mécanismes d'innovations économiques peuvent être mis en œuvre."

Pas besoin de tout comprendre

Emilie Raffo fait un parallèle entre la situation actuelle des cryptomonnaies et l'apparition d'internet: "Il y avait pas mal d'articles dans les années 1990 qui écrivaient: 'Internet, c'est quoi?' ou 'Internet expliqué'. Maintenant, il y a très peu de gens qui peuvent vous dire ce qu'est internet. Mais par contre, tout le monde l'utilise. On sait très bien que quand on envoie un e-mail, il arrive au destinataire. C'est tout ce qu'on a besoin de savoir."

L'idéologie de la cryptomonnaie, "c'est que chaque personne a du pouvoir sur ses décisions, sur les risques qu'il choisit de prendre", selon la spécialiste des cryptomonnaies. "Cela requiert beaucoup plus de recherches pour les utilisateurs. L'individu a ainsi plus de responsabilités."

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Propos recueillis par Frédéric Mamaïs/vajo

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