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L'Europe et les relations avec l'UE en tête des priorités d'economiesuisse

Christoph Mäder et Monika Rühl présentent les objectifs d'economiesuisse. [Keystone - Anthony Anex]
Economiesuisse s'inquiète de la dégradation des relations entre la Suisse et l'Europe après l'abandon de l'accord-cadre / Le 12h30 / 1 min. / le 3 février 2022
Les relations avec l'Union européenne sont la priorité d'economiesuisse, a fait savoir la faîtière jeudi, qui dit s'inquiéter de la dégradation de ces liens après l'abandon de l'accord-cadre.

La Suisse doit avancer sur sa politique européenne égratignée depuis l'abandon de l'accord-cadre en 2021. Afin de débloquer la situation, economiesuisse propose d'opter pour une approche sectorielle associée à un accord global réglementant la participation au marché.

L'érosion progressive de la voie bilatérale nuit à la place économique suisse, a indiqué la faîtière jeudi lors de sa conférence de presse annuelle. "Il est temps d'agir maintenant", a déclaré son président Christoph Mäder, qui a appelé le Conseil fédéral à prendre rapidement des mesures et établir un agenda commun avec l'UE.

Des solutions recherchées

Des solutions doivent être trouvées en particulier dans les domaines de la Bourse et des banques, des technologies médicales, de la recherche et de l'approvisionnement en électricité, selon economiesuisse. Les aspects institutionnels doivent également être clarifiés, afin de garantir aux entreprises une sécurité juridique dans leurs relations économiques avec l'UE.

Pour illustrer ses propos, Christoph Mäder a cité l'exemple d'un entrepreneur du secteur des techniques médicales. Face à l'incertitude persistante, celui-ci a réalisé des investissements à hauteur de dix millions de francs à l'étranger à titre préventif. Il n'en subit certes plus les inconvénients, mais les emplois correspondants sont désormais situés à l'étranger et non plus en Suisse.

Afin de débloquer la situation, la faîtière économique propose d'associer des solutions sectorielles, comme l'opting out et les clauses d'urgences, à des règles générales. En clair, des mesures spécifiques pourraient s'appliquer selon les secteurs. Elles seraient toutefois chapeautées par un accord général régissant la participation au marché.

Une telle combinaison devrait apporter plus de flexibilité pour les négociations, a déclaré la directrice d'economiesuisse Monika Rühl. Mais il s'agit là d'une possibilité parmi tant d'autres, a-t-elle souligné

Des relations stables dans l'intérêt de tous

En fin de compte, des relations stables et étroites avec l'UE seraient globalement dans l'intérêt des deux parties. Sans nouveaux accords, elles "passent à côté de grandes opportunités", a ajouté Christoph Mäder.

Economiesuisse juge en outre nécessaire de renforcer l'économie exportatrice, domaine le "plus affecté" par le blocage des négociations. Les relations avec l'UE mais aussi celles bilatérales avec d'autres partenaires commerciaux jouent ici un rôle crucial. Les Etats-Unis et la Chine devraient ainsi gagner en importance.

Le risque de pénurie d'électricité

Au-delà des relations Suisse-UE, la faîtière a pointé un autre point critique: le risque croissant de pénurie d'électricité. "C'est actuellement le plus grand risque pour notre pays et les dommages potentiels sont énormes", a commenté Christoph Mäder.

La prise de conscience est encore relativement faible alors que la probabilité d'une pénurie devient de plus en plus concrète. La Confédération doit donc, à ses yeux, établir un plan d'attaque au plus vite.

Dans ce contexte, le président d'économie suisse a à nouveau plaidé pour le maintien de toutes les options technologiques. Il serait "insensé" de "couler dès maintenant" l'énergie nucléaire. Cette technologie pourrait ouvrir de nouvelles perspectives tant dans la réalisation des objectifs climatiques que dans la sécurité énergétique.

>> Lire aussi : Simonetta Sommaruga veut sécuriser l'approvisionnement électrique de la Suisse dès l'hiver prochain

ats/boi

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Avancées en matière climatique

La faîtière est également revenue sur ses avancées en matière de politique climatique. L'économie concrétise son objectif de zéro émission nette d'ici à 2050 en promouvant la Science Based Targets initiative (SBTi), a annoncé Monika Rühl.

Les entreprises du monde entier sont appelées, à travers cette initiative, à atteindre cet objectif de zéro émission. Cette collaboration permettra d'éviter des émissions de plusieurs millions de tonnes de gaz à effet de serre et des dommages liés au climat se chiffrant en milliards.

A ce jour, plus de 60 entreprises suisses ont rejoint le programme, selon economiesuisse. Et ce nombre progresse "presque de manière exponentielle".