Les entreprises sont tentées d'augmenter leurs prix, mais toutes n'ont pas cette marge de manoeuvre

La hausse du coût des matières premières, des composants, des emballages ou du transport ont conduit de nombreuses entreprises à augmenter leurs prix.

Nestlé les a ainsi relevés de 2% l'an dernier et parle d'un nouvel ajustement cette année. Coop, pour sa part, a reconnu la semaine dernière répercuter des hausses sur le chocolat, les snacks ou l'eau minérale. Et dans le domaine du luxe, Louis Vuitton annonce que maroquinerie, accessoires et parfums vont augmenter dans ses vitrines du monde entier.

De manière générale, les entreprises sont peu nombreuses à vouloir s'exprimer sur la question. Mais la maison Carasso, torréfacteur à Genève, a accepté d'en parler à la RTS. Elle vient d'annoncer à ses clients une hausse de 3 francs par kilo de café, dont le prix passe ainsi à environ 27 francs.

Hausse "stratosphérique" des cours du café

Aux yeux de son directeur général, Philippe Carasso, il en allait de la survie de son entreprise. "C'était une décision, même si elle était incontournable, qui était difficile à prendre", dit-il lundi dans La Matinale.

"Elle a été motivée par une montée à des niveaux stratosphériques de la cotation de cette matière première à la Bourse de New York", explique-t-il. Il faut encore ajouter les autres coûts en augmentation, comme ceux du papier, de l'encre ou du carton. "Tous ces éléments-là doivent bien être de l'ordre de 10 à 15% des coûts d'exploitation pour n'importe quel exploitant".

La pression de la concurrence

Mais toutes les sociétés n'ont pas la même marge de manœuvre. "Si vous augmentez trop vos prix dans un supermarché, il est probable que les consommateurs vont aller dans le supermarché d'à côté", souligne Nicolas Mougeot, responsable conseil et analyse thématique chez Indosuez Wealth Management.

D'autres compagnies, en revanche, ont une plus grande capacité à faire passer une augmentation des prix. "Ce sont celles qui sont sur des biens où il y a peu de concurrence", précise Nicolas Mougeot. "Cela peut être des biens de luxe, mais aussi le domaine des semi-conducteurs que l'on trouve maintenant dans tous nos ordinateurs, nos téléphones portables ou les véhicules électriques".

Et une entreprise qui fabrique un produit très demandé peut bien sûr davantage augmenter ses prix.

Cléa Favre/oang