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Chute des bourses, flambée du pétrole et du gaz: un "jeudi noir" sur les marchés mondiaux

L’invasion russe en Ukraine entraîne de graves conséquences boursières. Cette attaque militaire perturbe fortement le marché des changes
L’invasion russe en Ukraine entraîne de graves conséquences boursières. Cette attaque militaire perturbe fortement le marché des changes / 12h45 / 1 min. / le 24 février 2022
Les marchés mondiaux étaient pris jeudi dans une tempête qui prenait de l'ampleur en milieu de journée après l'opération militaire de la Russie en Ukraine avec chute des bourses, flambée des matières premières et plébiscite des valeurs refuges.

BOURSES - Les places financières en recul

Les bourses européennes ont connu l'une des pires séances depuis les confinements de mars 2020 jeudi. Après avoir perdu jusqu'à plus de 5% au milieu de la journée, Paris a clôturé en forte baisse de 3,83%, Francfort de 3,96% et Milan de 4,10%.

Londres a lâché 3,82%, tandis que la bourse de Varsovie, principale place financière de l'Europe centrale et orientale, chutait de plus de 10%. La Bourse de Moscou s'effondrait quant à elle de plus de 35%.

En revanche, la Bourse de New York a fini en hausse jeudi une séance qui avait commencé pourtant très mal commencé. Mais l'annonce par le président américain Joe Biden de nouvelles sanctions contre la Russie a favorisé un retournement de tendance. Le Dow Jones a terminé en hausse de 0,28% à 33'223,83 points.

PÉTROLE - Des prix au niveau de ceux de 2014

Le secteur de l'énergie a en revanche cédé 0,87%, les cours du pétrole ayant fini loin de leurs plus hauts du jour après que Joe Biden a évoqué la possibilité d'un recours aux réserves stratégiques.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, la référence de l'or noir en Europe, affichait en fin de séance un gain de 2,3% à 99,08 dollars après être monté à 105,79 dollars, au plus haut depuis 2014. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a pris 0,8% à 92,81 après un pic à 100,4 dollars.

Le G7 prêt à intervenir

Les pays du G7 ont annoncé jeudi être "prêts à agir" en cas de "perturbations" des approvisionnements en énergie causées par l'invasion russe de l'Ukraine.

"Nous sommes en faveur (....) de la stabilité des approvisionnements énergétiques mondiaux, et nous sommes prêts à agir au besoin pour faire face à d'éventuelles perturbations", ont-ils promis dans un communiqué commun à l'issue d'un sommet virtuel entre les dirigeants des pays de ce forum.

GAZ - L'Europe dépendante de la Russie

La Russie est également le premier exportateur mondial de gaz naturel. L'Europe importe environ 40% de ses besoins depuis la Russie. Le prix du gaz naturel s'est ainsi envolé de 33%, la plus importante hausse en une journée depuis 2019.

Malgré cette dépendance au gaz russe, l'Europe a cependant "assez de stocks pour passer l'hiver", a assuré mercredi le secrétaire d'État français aux Affaires européennes Clément Beaune.

A la suite de la reconnaissance de provinces ukrainiennes prorusses, l'Allemagne avait fini par se résoudre mardi à suspendre la certification du gazoduc Nord Stream 2, un projet phare pour Berlin comme pour Vladimir Poutine mené depuis longtemps malgré les critiques.

Un haut responsable américain a vu dans l'annonce de Berlin un "tournant majeur" qui "libérera l'Europe de l'étau géostratégique russe" lié à l'approvisionnement en gaz naturel.

>> Les précisions d'Isabelle Ory sur le type de sanctions que s'apprête à prendre l'UE :

Isabelle Ory, correspondante de la RTS à Bruxelles, donne des précisions sur le type de sanctions que l’Union européenne s’apprête à prendre envers la Russie
Isabelle Ory, correspondante de la RTS à Bruxelles, donne des précisions sur le type de sanctions que l’Union européenne s’apprête à prendre envers la Russie / 12h45 / 2 min. / le 24 février 2022

CÉRÉALES - Le prix du blé atteint des record

Le prix du blé meunier a clôturé jeudi à un niveau record sur le marché européen, avec un cours à 316,50 euros la tonne sur l'échéance de mars 2022 sur Euronext, ont indiqué des analystes à l'AFP.

Les cours du blé et du maïs, dont l'Ukraine est respectivement le cinquième et le quatrième exportateur mondial, se sont envolés dès l'ouverture, quelques heures après le début de l'invasion russe de l'Ukraine.

Le précédent record à la clôture pour le blé remonte au 23 novembre 2021, séance lors de laquelle il avait atteint 311,50 euros. En séance, la tonne de blé a atteint jeudi des niveaux stratosphériques à 344 euros dans la matinée, avant de redescendre légèrement.

Les conséquences de l'attaque lancée dans la nuit par la Russie sont encore difficiles à prévoir pour les marchés agricoles: "C'est totalement inédit", a souligné Sébastien Poncelet, du cabinet Agritel (Argus Media France).

De son côté, la France, première puissance agricole de l'Union européenne, dispose de stocks de céréales. Les réserves françaises et américaines pourraient en partie pallier une baisse des exportations ukrainiennes, selon les analystes.

MONNAIES - Ruée vers les valeurs refuges

Les investisseurs se sont rué vers les valeurs refuges telles que l'or, qui a frôlé les 2000 dollars l'once, et les obligations d'État. Le rendement de la dette américaine à 10 ans reculait à 1,94%, contre 1,99% mercredi, avec un plus bas à 1,84% à 11H30 GMT.

Le rouble restait proche de son plus bas historique, atteint plus tôt à 90 roubles pour un dollar, mais se stabilisait (84,31 roubles) après l'intervention de la Banque centrale russe pour "stabiliser la situation".

L'euro perdait 0,99% face au dollar américain, à 1,1194 dollar, après être descendu à son plus bas depuis juin 2020.

asch avec les agences

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"Important risque économique" pour la région et le monde, selon le FMI

La directrice générale du FMI s'est inquiétée jeudi de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, alertant sur "un important risque économique pour la région et le monde", alors même que l'économie mondiale tente de se relever de la crise liée au Covid-19.

"Je suis très préoccupée par ce qui se passe en Ukraine et, avant tout, par les conséquences pour des gens innocents. Cela ajoute un important risque économique pour la région et le monde", a indiqué Kristalina Georgieva dans un tweet.

"Nous évaluons les implications et nous nous tenons prêts à soutenir nos membres au besoin", a ajouté la patronne du Fonds monétaire international.