En Suisse, cette augmentation du prix des engrais atteint même 60% en comparaison annuelle. C'est dû à une corrélation de facteurs, dont la hausse des prix de l'énergie. Il s'agit d'un effet mécanique: la quantité d'engrais commercialisés est en baisse parce que leur production coûte plus cher.
Le prix du gaz naturel en première ligne
"Pour fabriquer de l'engrais azoté, il faut de l'ammoniac et de l'azote", a expliqué Philippe Rezzonico, analyste financier chez Heravest, jeudi dans La Matinale de la RTS. "Et l'ammoniac vient de l'hydrogène qui vient du gaz naturel, or les prix du gaz naturel ont explosé ces derniers temps, surtout en 2021".
Conséquence: les sociétés qui produisent ces engrais azotés ont décidé de réduire leur production, parce que les coûts devenaient trop élevés. "L'un des plus gros producteurs au monde, qui est norvégien, a signalé que ses coûts avaient été multipliés par trois dans le monde et par cinq en Europe", a souligné Philippe Rezzonico.
Or la demande mondiale, elle, est particulièrement forte actuellement, en raison notamment d'intempéries et de la multiplication des productions agricoles.
Les réserves suisses d'engrais libérées
La Suisse ne devrait cependant pas souffrir d'une pénurie. Les autorités y ont veillé en libérant les réserves qu'elles avaient stockées. Mais il faudra y mettre le prix.
"On est confrontés à une hausse des frais de production, que l'on l'estime à environ 6% cette année au niveau des prix payés aux producteurs", a relevé le vice-directeur de l'Union suisse des paysans. "Et ça aura finalement des effets sur les prix payés par les consommateurs, par exemple sur les légumes où on a un effet relativement direct", a poursuivi Francis Egger.
Cet effet direct est évalué à +2% du prix du produit. Mais il faut y ajouter la hausse générale des prix de l'énergie, qui touche les distributeurs et qui se répercutera elle aussi sur les consommateurs.
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Katja Schaer/oang