"Le comité de politique monétaire a voté pour augmenter le taux bancaire de 0,25 point de pourcentage, à 0,75%", a expliqué la Banque d'Angleterre (BoE) dans le compte-rendu de sa réunion. C'est la troisième fois de suite que l'institut monétaire resserre sa politique.
Mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) a remonté elle aussi son taux d'un quart de point, pour la première fois depuis le début de la pandémie de Covid-19, tandis que la Banque centrale européenne (BCE) a choisi de se laisser du temps avant d'agir.
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La guerre a encore accéléré le mouvement
Pour toutes les banques centrales, la guerre en Ukraine représente un nouveau dilemme: la perturbation du marché de l'énergie et d'autres matières premières (blé, aluminium) fait grimper leur prix, ce qui va aggraver une inflation qui était déjà en forte accélération avant le conflit, et devrait peser sur la croissance.
Au Royaume-Uni, l'inflation a déjà atteint 5,5% en janvier, bien au-dessus des 2% attendus. Et elle va encore augmenter dans les prochains mois, "aux alentours de 8% au deuxième trimestre 2022, et peut-être encore plus haut plus tard dans l'année", a prévenu la BoE.
Entre énergie, logement, nourriture et transports, le coût de la vie Outre-Manche n’a jamais été aussi élevé depuis trois décennies et le pire est à venir.
L'électricité va augmenter de plus de 50%
Car l'inflation devrait connaître un pic en avril en raison de la hausse des cours du gaz et du pétrole, qui va pousser le régulateur britannique du marché de l'énergie à augmenter le prix régulé de l'électricité de 54%. Concrètement, cela signifie que la facture moyenne va grimper de 600 livres (740 francs) par an et par foyer.
Et cette sévère augmentation du plafond tarifaire tombe au plus mauvais moment: elle coïncide avec une hausse des taxes pour les ménages et entreprises.
Les moins riches en première ligne
Mais le conflit en Ukraine ayant fait flamber le coût du gaz et du pétrole, les prix pourraient encore augmenter la prochaine fois que le régulateur fixera ses tarifs en octobre, prévient la BoE. Portée par le coût de l'énergie, l'inflation pèse ainsi particulièrement sur le pouvoir d'achat des moins riches.
"A plus long terme, l'inflation devrait ralentir de façon marquée", juge la BoE dans un scénario peu réjouissant: si les prix de l'énergie devraient arrêter de monter, la pression du coût de l'électricité sur le pouvoir d'achat devrait détruire une partie de la demande.
oang avec Catherine Ilic et afp